Dans un royaume où la beauté règne en maître, la jeune Elvira doit faire face à une redoutable concurrence pour espérer conquérir le cœur du prince. Parmi les nombreuses prétendantes, se trouve notamment sa demi-sœur, à l'insolente beauté. Pour parvenir à ses fins dans cette impitoyable course au physique parfait, Elvira devra recourir aux méthodes les plus extrêmes... (Source : Allociné)
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Petit rôle
Petit rôle
Petit rôle
Merci à LN31 qui a créé cette fiche
J'ai hésité à voir ce film. Puis on m'a dit que c'était norvégien. Alors j'y suis allé.
Non pas que j'ai une passion pour ce pays nordique mais surtout que ma "cinéphilie" est trop américanisée alors j'ai fait confiance à mon instinct, comme dirait Florent Pagny. Et j'ai eu raison !
On a droit ici à une relecture du conte de Cendrillon mais côté belle soeur méchante qui est prête à TOUT pour pécho le prince.
Un parti pris original surtout quand ça verse dans l'horreur totale tant le film ne prend pas de gants pour "améliorer" le physique de la malheureuse prétendante. On détournera donc joyeusement les yeux quand la caméra décide de s'installer au plus près des transformations physiques que subit la jeune fille et quand ladite caméra refusera, elle, de détourner le regard nous laissant subir plusieurs visions d'horreur très crues et foutrement efficaces.
Un enfer à regarder pour le spectateur peu averti et une expérience mémorable pour celui qui l'est tant ce spectacle est assez rare sur le grand écran. Ajoutez à cela un discours LIMPIDE sur la condition physique de la Femme, ce qu'on attend d'elle, le regard porté sur elle, la valeur d'une personne est - elle équivalente à la beauté physique qu'elle dégage, tout ça tout ça et vous obtenez une petite bombe puissante qui tâchera bien les murs en explosant.
Une réécriture transgressive et maligne aussi jubilatoire qu'angoissante..Une extension du conte morbide et cruelle qui fait froid dans le dos.
C’est malaisant et complètement dans l’air du temps. En tant que mère, ça m’a bouleversé. J’ai envie de prendre ma fille par le bras et de l’emmener sauter dans les flaques. On subit cette pression sans s’en rendre compte et on la fait subir également parce qu’on est formatées depuis la naissance. Un chef d’œuvre ce film.
La démarche d’origine du film est brillante : prendre un conte de fées et le raconter du point de vue d’un personnage considéré comme la « méchante », ou plutôt d’un personnage habituellement relégué, occulté, simple incarnation de la mesquinerie. Choisir de s’intéresser à elle, lui donner une dimension psychologique, créer de l’empathie, comprendre son parcours et ses choix — l’idée est superbe. D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’adapter la version Disney, mais la version Perrault, avec toute sa cruauté et ses violences.
L’une des grandes réussites du film, c’est précisément son côté gore, même si cela met très longtemps à arriver. C’est d'abord un drame psychologique teinté d’humour noir, dans lequel on développe notre empathie pour cette jeune femme présentée comme « moche », dans une maladresse à la Ugly Betty ou comédie américaine des années 80 : elle a un appareil dentaire, des boucles, une allure disgracieuse qu’on sait immédiatement réversible. Et en effet, plus le film avance, plus elle devient séduisante, parce que paradoxalement, elle est monstrueusement corrigé. Le conte de fées sert alors à mettre en scène les injonctions patriarcales sur le corps des femmes, et à transformer ces exigences en monstruosité. Ce n’est pas une thématique si originale — on a eu The Substance de Coralie Fargeat sur le même sujet, ou encore Toxic, le film lituanien qui a reçu le Grand Prix du Jury à Locarno — mais le fait de l’ancrer dans ce conte précis, et surtout d’aller franchement au bout du gore (les vers, les cadavres, les mutilations...), rend l’ensemble vraiment intéressant. Pour montrer la violence du patriarcat, se concentrer sur la demi-sœur, invisibilisée, moquée, transformée en une boule de rancœur et de rivalité, quelle idée géniale !
L’actrice qui joue la mère est incroyable : glaçante, grotesque et drôle quand il faut, et terrifiante quand elle doit l’être (C’est d’ailleurs la même actrice que dans l’épisode Rêve de la trilogie d’Oslo.) L’actrice principale aussi est extraordinaire, parce que plus elle doit être excessive, plus elle est juste.
Pourtant, deux problèmes majeurs m’empêchent de trouver le film totalement réussi.
1. La première moitié est souvent ennuyeuse. Les moments intéressants n’apparaissent que dans la seconde moitié, voire le dernier tiers. Entre-temps, on suit simplement la vie d’une jeune fille jalouse de la beauté de sa belle-sœur, médiocre en danse, manquant de charisme. C’est hyper convenu. Le choix du hors-champ du conte est excellent, mais pas suffisant : il aurait fallu inventer autre chose pour rendre cette partie prenante en elle-même. C'est lorsque le gore arrive enfin que le film devient original. Les dernières scènes du film sont les meilleurs.
2. Une incohérence majeure dans la démarche du film. Le principe du film est clair : tout ce qui concerne Cendrillon doit rester hors-champ, deviné par indices (la citrouille !). C’est ce qui fait l’originalité du projet. Or, une scène montre directement Cendrillon et son interaction avec un élément surnaturel. Même si l’on peut imaginer qu’il s’agit d’une hallucination et non d’un acte magique, le problème est qu'on adopte soudain le point de vue de Cendrillon, ce qui brise le paradigme, le contrat passé avec nous.