Dracula

Le film n'est pas déplaisant à regarder, cependant, il est... bizarre.

Il voudrait se donner des airs gothiques, mais concrètement, on dirait plus un film Disney, genre Blanche-Neige et les sept nains, ou la Belle et la Bête, avec ses gargouilles en CGI et ses traits d'humour soudain qui brisent la gravité de l'action.

Bizarre, et souvent moche visuellement, aussi.

(Mais Christoph Waltz et Matilda de Angelis sont rigolos. Merci le casting.)

Un film qui ne sait pas sur quel pied danser, vraiment... et c'en est troublant voire déplaisant. A force de ne pas savoir où l'on est, on nous perd dans un métrage trop long.

Au niveau de la narration, on passe du drame au comique au beau milieu de certains dialogues.

Au niveau direction artistique, on passe de l’ultra kitsch à l'ultra beau d'une scène à l'autre.

Toutefois, la musique signée Danny Eflman est sublime. Ce qui fait se demander si il n'y a pas une volonté de faire du Tim Burton sans en avoir les moyens.

Quelle est la note d'intention de Luc Besson ? Y-en-a-t'il une ? Je pense que personne n'a la réponse à cette question tant c'est un bordel mal mené.

Le petit truc chelou en plus ? Luc Besson, qui fut accusé de viol quand même, avant qu'un non-lieu ne lui sauve les miches, nous pond quand même une sordide histoire à base de parfum qui envoûte les femmes et les rend incapables de résister à Dracula.

Après un début de film plutôt plaisant, il va vite se perdre dans des mélanges de genre.

Impossible de prendre le film au sérieux, pensée particulière pour la scène avec les nones qui est juste lunaire et kitch.

Un film qui passera vite aux oubliettes.

Quelle idée j'ai eu aussi, d'aller voir ce film alors que je suis en pleine relecture du roman... C'était un coup à être déçue, forcément. Enfin là quand même, le p'tit Besson a fait fort.

En tant qu'adaptation, c'est une catastrophe. Qu'il ait voulu prendre des libertés, d'accord, toutes les adaptations le font, mais là... Déjà, on part sur un plagiat du magnifique film de Coppola avec cette histoire d'amour sortie de nulle part (alors même que Luc Besson a osé dire que c'est la plus belle partie du roman, ce qui est le meilleur moyen de dire qu'il ne l'a pas lu, le roman). Ensuite, on a seulement trois personnages (Dracula, Jonathan et Mina) qui ont gardé leur identité d'origine. Pour le reste, le fameux, l'iconique professeur Van Helsing est devenu un prêtre sorti de nulle part, dont on ne sait rien et qui nous sort, entre autre, que l'ail contre les vampires c'est du pipeau (ils ont osé).
Et Lucy, cette pauvre Lucy qui est un personnage si intéressant dans le roman, est ici devenue Maria, vampire depuis plus d'un siècle qui a connu Mina une journée. Toute son évolution tragique et fascinante, à la poubelle.
Et je ne vais pas m'étendre sur les autres mais c'est pas mieux.

Le reste du film nous balance des éléments du roman par-ci par-là sans développer une seule de ces notions, toute la partie avec Jonathan a perdu toute sa saveur parce que Dracula n'a plus rien de mystérieux et Jonathan lui-même est devenu un clown pas fichu de prendre quoi que ce soit au sérieux (et de toute façon, tout le mystère et toute la montée en tension à laquelle Bram Stoker a excellé a disparu dans ce film), le lien entre Jonathan et Mina est quasi inexistant, on ne comprend même plus l'intérêt des séquences à l'asile au-delà de Maria (alors que c'est tellement intéressant à lire), etc, etc... Et les servantes... Les servantes ! C'est des gargouilles en CGI toute moche sorties tout droit d'un cartoon maintenant ! [spoiler] Et Dracula peut apparemment changer les enfants en gargouilles, où, quand, comment, pourquoi ? [/spoiler]

Encore une fois, ce n'est pas grave qu'il y ait des libertés, le film de Coppola en est rempli, mais il faut quand même que l'oeuvre tienne la route (d'autant plus que chez Coppola, il y a énormément d'éléments très fidèles au livre). Chez Besson, c'est juste ridicule.
Et c'est ridicule, aussi parce que le film oscille sans cesse entre des moments sombres et tragiques et des moments dignes d'une comédie familiale. Et encore, des "moments"... Bien souvent, la rupture de ton s'opère dans une même scène ! Dracula raconte son histoire tragique ? Hop là, flashback qui nous montre Dracula le roi du flashmob grâce à son parfum magique ! Dracula apparaît tel un fantôme dans son château ? Jonathan s'en contrefiche et ah ah c'est rigolo, et pis regardez les gargouilles, elles sont marrantes les gargouilles ! Tout le film est comme ça.

Finalement, si on le prend indépendamment du roman, le film n'est pas une horreur absolue, mais il a tout de même beaucoup trop de défauts, la rupture de ton n'en est qu'un parmis d'autres. On ne sait pas trop à quel public il s'adresse, parfois c'est du Tim Burton sauce Disney, d'autres fois c'est du gothique érotique, est-ce-que c'est pour les enfants, pour les adultes, pour la mère Michèle ? Bonne question, je n'ai pas la réponse.

Quant à l'histoire, elle n'est pas mauvaise en soi (évidemment, ça vient de Coppola), mais ici, elle semble bien trop simple par rapport à la durée du film. Et Besson s'en est rendu compte, puisqu'il a étiré je ne sais combien de scènes sans raison, juste parce qu'il faut bien que le film dure deux heures. Ca fait qu'on a Dracula qui tente un truc et se rate un milliard de fois comme si on avait pas compris l'idée les deux premières fois, on a un flashmob très très long qui vient gâcher l'atmosphère sombre, on a une éternité passée dans une fête foraine...

Et tout ça, c'est frustrant parce que ce n'est pas comme si le film était mauvais du début à la fin. Il y a de bons éléments dans le lot, certaines scènes très bien réalisées, une bonne atmosphère quand le film essaie vraiment de l'entretenir, Dracula lui-même a une certaine prestance en plus de ne pas être inintéressant en tant que personnage (et les acteurs ne sont pas mauvais même si pas non plus incroyables), la musique est très belle (en même temps c'est Danny Elfman, même si je ne suis pas sûre que sa patte malicieuse et féérique colle si bien que ça à l'univers de Dracula)...

À la limite, si on ne connaît pas du tout Dracula, on peut ne pas passer un trop mauvais moment, ce n'est pas un navet non plus. Mais quand même, c'est énormément de potentiel gâché... Et vraiment, en tant qu'adaptation, c'est un désastre.

(Et oui, tout ce côté "Dracula Casanova qui a toutes les femmes à ses pieds grâce à son parfum" est très glauque, surtout en tenant compte des accusations contre Besson.)

Nous n'aimons pas le cinéma de Luc Besson ! C'est entendu. C'est pourquoi nous avons longtemps repoussé la vision de son Dracula.. Stupide idée ! Après un début qui fait penser au Dracula de Coppola, le film s'avère excessif certes mais aussi gothique et baroque et drôle parfois ! Malgré les maladresses (montage parfois trop publicitaire) à la fin de la projection il a fallu se rendre à l'évidence : Besson nous a donnés son meilleur film ! Eh oui...

J’ai bien aimé l’ambiance gothique, la mise en scène est vraiment réussie et la bande-son fonctionne bien. L’acteur principal est convaincant, et l’ensemble tient la route.

J'ai bien apprécié la première heure, notamment la partie avec ce Dracula reclus dans son château qui raconte son histoire. Malheureusement la suite n'a ni queue ni tête et empile les incohérences et des scènes grossières. Mention spéciale pour les gargouilles que j'ai vraiment trouvé ridicules (et mal numérisées) qui m'ont complétement sorti du film.