Benben a dit (26 Août 2025 à 08:41)
@Franz, j'anticipe ton truculent commentaire à venir vu que tu viens de démarrer ce jeu : J'AI BIEN FAIT DE PAS T'ATTENDRE ! 5 ANS BORDEL ! Tu m'as pris pour ton vieux slibard qui traîne entre tes figurines de Yuffie et de Tortue Géniale ou quoi ? Haha !
Enjoy, mon vieux camarade :) Ça va te donner un coup de polish !
kev013m a dit (25 Août 2025 à 11:20)
C'est sympathique et mignon mais assez simple et lassant je trouve, il manque quelque chose pour donner envie de continuer
Franz26 a dit (22 Août 2025 à 09:07)
Derrière son air d’énième TPS surfant sur un genre en vogue à l’ère PS360, Spec Ops : the Line nous propose une immersion sanglante dans l’enfer de la guerre. Bien loin des clichés et des stéréotypes héroïques habituels, plongeons ensemble dans ce périple éreintant aux confins de la folie, qui vous fera manger du sable et des balles par tous les orifices.
Si vous comptiez profiter d’un séjour numérique relaxant à Dubaï, passez votre chemin. Loin de la métropole flamboyante telle que nous la connaissons, le désert à ici repris ses droits sur des gratte-ciels en ruines. Dévastée par des tempêtes de sables démesurées et les conflits armés pour s’en approprier le contrôle, la cité n’est désormais qu’hostilité. Un ancien joyau du Moyen-Orient complètement livré à lui-même, dans lequel votre petite escouade va tenter de secourir le colonel Konrad, perdu de recherche. Epaulé par deux subalternes surentrainés, il va falloir s’infiltrer entre les lignes ennemies afin de dénouer cette guerre de territoire et les enjeux qui l’accompagnent.
Et si le contexte n’est déjà guère reluisant, croyez-moi ce n’est que le début ! Spec Ops : The Line vous place non seulement au cœur de l’action, mais surtout de l’horreur qui en découle ! Les cadavres vont s’amonceler : ennemis, alliés, traitres, civils, etc…, tout le monde peut y passer, et plus vous vous enfoncez au cœur du conflit, plus vos décisions seront lourdes de conséquences. Ces choix marquants se répercutent sur votre escouade au fil des heures, éreintée physiquement… et mentalement ! Le doute d’installe et la frontière entre le bien et le mal n’a jamais semblée aussi floue, jusqu’à un dénouement final inattendu. Bien qu’un peu confuse par moment, la narration sert une histoire captivante et d’une rare richesse pour le genre. Un vrai bon point.
Côté gameplay on donne davantage dans le classique avec des mécaniques ayant fait leurs preuves : courir, se planquer et canarder ! Le tout en veillant à votre stock de munitions et à la santé de vos coéquipiers, plutôt bien gérés par l’IA. Un arsenal conséquent permet de varier les approches, avec tout le gratin de l’armement industriel à votre disposition. Un choix appréciable puisque le titre se veut volontairement très linéaire, proposant une succession de couloirs et de zones fermées laissant entrevoir en arrière-plan l’ancienne démesure de la ville. Un avantage pour maitriser le rythme de l’action, effréné, au détriment de la répétitivité. Celle-ci finie forcement par pointer son museau, mais reste largement tempérée par la qualité du level design et des situations mises en scène.
La précision et la nervosité des gunfights assurent une immersion sans faille, d’autant plus que la difficulté est au rendez-vous. Certains passages ne pardonnent pas la moindre erreur et vont demander un peu de persévérance. Un mal pour un bien, sous peine de terminer l’aventure beaucoup trop vite ! En effet, malgré de nombreux échecs rageants, moins de 10h m’ont été nécessaires pour en voir le bout. Certes, il existe 4 fins alternatives, mais celles-ci sont définies par vos choix lors du dernier chapitre : il suffit donc de le recharger pour découvrir les différents épilogues. Spoiler alerte : aucun ne finit bien ! Vu le ton de l’intrigue, vous deviez vous en douter… En 2025, soit 13 ans après sa sortie, je ne saurais juger de l’intérêt du mode en ligne. Nul doute qu’à l’époque il devait apporter une contribution non négligeable au contenu général.
Techniquement dans la moyenne, les graphismes restent encore honnêtes de nos jours. Et malgré des textures accusant quelques limites, la chaleur ensanglantée de ce Dubaï apocalyptique transpire à l’écran ! On notera quelques ralentissements gênants sur la fin de l’aventure et des temps de chargement aujourd’hui imbuvables, mais rien qui ne pénalise vraiment l’immersion. Rendons aussi hommage à la bande son, acteur primordial dans la restitution de cette atmosphère pesante et unique. Elle joue son rôle à merveille, avec un doublage VO déjà excellent, mais surtout grâce à un sound design général de folie ! Hurlements, cris d’agonie, balles qui fusent ou explosions mortelles accompagnent toute cette folie destructrice. Des sonorités rock et métalleuses côtoient quelques rares moments plus épurés, formant un tout impressionnant de maitrise.
Si les premiers pas peuvent laisser penser que Spec Ops : The line a tout du FPS lambda, très vite le titre de 2K Game se démarque de la concurrence grâce à des propos forts et une critique de la guerre moderne intraitable. Certaines scènes aux conséquences dramatiques peuvent glacer le sang et ne manquent pas de vous placer face à vos responsabilités. Un périple abrupt et jonché de cadavres qui ne laisse donc pas indifférent, porté par un gameplay efficace et un scénario à plusieurs lectures d’une profondeur singulière. Tranchant avec mes habitudes, l’expérience vaut pourtant le détour et mérite bien quelques heures de votre précieux temps.
Franz26 a dit (21 Août 2025 à 07:36)
HARMONY OF DISSONANCE (16/20)
Après un coup d’essai validé, Konami remet le couvert sur Game Boy Advance seulement un an plus tard avec un nouveau Castlevania à emporter partout. Cette fois, c’est l’équipe A du studio qui prend le relai, responsable entre autre du grand Symphony of The Night. Décidemment, on y revient toujours ! Mais s’il fallait lui désigner un remplaçant spirituel, nul doute qu’Harmony of Dissonance serait bien placé dans la hiérarchie successorale.
L’histoire se répète donc, et Juste Belmont, - « Ah bon, il n’a pas de prénom ? » - l’héritier de la célèbre famille tueuse de vampire, s’oppose à la résurrection de Dracula décidément intenable. Si le synopsis s’enrichira au fur et à mesure de votre progression, venant compléter l’immense lore de la franchise qui s’étale sur des dizaines de générations, l’histoire ne s’encombre pas de subtilité et se contente de tisser une toile simple ponctuée de quelques rencontres et dialogues. Sans grande ambition, mais toujours efficace.
Techniquement, Harmony of Dissonance met rapidement à l’amende son prédécesseur avec des sprites plus détaillés, des effets magiques impressionnants et des décors d’une rare finesse pour la portable de Nintendo. Un véritable régal, bonifié par une animation et une fluidité exemplaire. D’entrée, Juste peut dasher dans les deux sens grâce aux gâchettes et ainsi se mouvoir avec une célérité grisante ! Les combats gagnent en nervosité et s’affranchissent complètement du soupçon de rigidité qui persistait dans Circle of The Moon.
Après les cartes de Tarots de ce dernier, Harmony of Dissonance introduit un système de grimoires magiques influençant les sorts lancés. Ceux-ci varient en fonction de votre arme secondaire : couteau de lancer, eau bénite, croix, etc… Des objets que l’on connaît par cœur désormais, mais qui trouvent ici une seconde jeunesse dans leur utilisation. En parallèle, on conserve l’aspect A-RPG qui ne quittera plus la série : montée en expérience jouant sur les caractéristiques du héros, équipement divers et collectibles upgradant vos différentes jauges (HP, MP, cœurs). Ses mécaniques bien huilées et son ergonomie au poil assurent un « game feel » impeccable et une prise en main immédiate. Un régal.
Harmony of Dissonance peut également s‘appuyer sur un savoir-faire exemplaire en matière de level-design, et les développeurs nous proposent une itération de la demeure du mal assez incroyable. L’exploration se veut toujours éclatée, imposant des inévitables vas et viens au fur et à mesure des capacités glanées, mais ne laisse rien au hasard. Téléporteurs et raccourcis fluidifient évidemment la progression, proposant une variété d’environnements très agréable. En sus, et cela se devine d’entrée vu la vitesse à laquelle grimpe le % d’exploration lors des premières heures de jeu, Harmony of Dissonance propose un second château à visiter en parallèle au premier.
Deux cartes, la A et la B, s’explorent donc simultanément, et apportent une nouvelle dimension à l’exploration ! Naviguer entre ces deux versions de la demeure du mal, similaires architecturalement (mais distinctes visuellement et niveau bestiaire), devient vite naturel. Il n’est ainsi par rare qu’un évènement dans le monde A débloque un passage dans le B, et vice-et versa. Les zones s’imbriquent parfaitement et le périple se veut une nouvelle fois sublimé par d’excellentes compositions musicales. La bande son renforce l’ambiance pesante et mystérieuse du château, et si à l’époque la compression sur GBA s’avérait catastrophique, le son remasterisé de cette conversion Switch fait honneur au travail de Michiru Yamane. Un petit régal.
Avec ses 200% de complétude finale et en proposant trois fins différentes visionnables dès votre premier run (sous conditions), la durée de vie s'inscrit dans la moyenne du genre. L’équilibrage a également été revu afin de proposer une difficulté progressive et bien moins repoussante que dans Circle of the Moon. Le challenge reste présent, la frustration non ! Cette seconde itération de la saga sur Game Boy Advance positionne ainsi la barre très haute. La version Switch améliore encore l’expérience, et la place de choix qu’occupait Harmony of Dissonance dans mon cœur semble plus que jamais confortée ! Un titre génial, à l’origine de mon affection pour le genre et ancrée parmi les meilleurs opus de la franchise.
Andersandy a dit (16 Août 2025 à 00:53)
Un petit jeu court mais sympathique, avec des petites notes horrifiques
Dreadz23 a dit (15 Août 2025 à 20:27)
Vraiment un chouette jeu ! Mais je vais quand même faire une pause avant de me lancer dans les DLC :')
Mijak a dit (15 Août 2025 à 12:25)
Un RPG au tour par tour, super beau dans son design, dans une fantasy très cosy qui me rappelle un peu Lightfall (la BD).
Le jeu intègre des mécaniques de parades et de combos dans les attaques, un peu comme Paper Mario, South Park, Expedition 33... ça permet d'atténuer les dégâts, ou d'amplifier les attaques.
L'exploration est très plaisante en ceci qu'elle permet de grimper sur les reliefs et de nager. Le reste est comme n'importe quel RPG, y a des coffres il faut fouiller.
Le scénario commence de façon très classique, avec deux gamins, dans une civilisation ancienne, élevés et entraînés pour vaincre un mal prophétique. L'évolution du scénar est dans la lignée d'un Final Fantasy.
Le jeu offre aussi pas mal de possibilités de simplification, d'ajustement de la difficulté, à travers les "reliques", modifiables à tout moment, pour ajouter de la vie, diminuer les dégâts, parades auto... mais aussi augmenter la difficulté si on veut. Bref le jeu se concentre sur le plaisir de jeu accessible à tout le monde.
Mijak a dit (14 Août 2025 à 21:59)
Un jeu qui rappellera Road Rash aux moins jeunes, très sympa, bien exigeant cependant, y a pas mal de trucs à gérer, entre la conduite (facilitée, mais quand même, y a de la circulation et des obstacles), le combat avec esquives, la nitro, les objectifs de la mission...
C'est cependant un rogue lite, donc vous perdrez après quelques missions, et l'xp accumulée servira à débloquer des améliorations permanentes.
NB : la traduction FR du jeu est une honte, sûrement automatique.
Franz26 a dit (13 Août 2025 à 09:57)
A moins de vous être coupé du monde ces derniers mois, impossible de passer outre l’émule suscité par Clair Obscur : Expédition 33. Le dernier jeu de Sandfall Interactive a déchainé les passions sur la scène internationale, au point d’en devenir un véritable phénomène et prétendre au GOTY 2025.
Devant l’avalanche d’avis dithyrambiques circulant sur la toile, difficile donc de ne pas modérer ses attentes en lançant le titre. Déjà qualifié de meilleur J-RPG des trois dernières générations, rien que ça ! Acheté neuf et à tarif raisonnable dès sa sortie, j’assume ce zeste de patriotisme pour récompenser la performance de nos petits développeurs Français : cocorico ! Plongeons donc ensemble dans cette épopée mélancolique qui a déjà conquis tant de joueurs.
Mais par où commencer, il y tant à dire même si à la vue de la note attribuée vous avez déjà dû constater mon ralliement à l’avis général : oui, Clair Obscur est un véritable chef-d’œuvre, un J-RPG d’exception sorti de nulle part ! Dans le registre du tour par tour, Persona 5 mis à part peut-être, je n’avais pas pris une telle claque depuis Final Fantasy X. C’est dire la performance ! Lançons donc l’incroyable OST du titre pour se mettre en condition, et tachons d’honorer cette œuvre magistrale malgré ma prose limitée.
D’entrée, l’ambiance mélancolique vous prend aux tripes et dévoile un contexte peu banal. L’introduction se déroule dans la ville de lumière, un Paris alternatif inspiré de la belle époque, isolé sur une île et complètement déformé par la réalité. Une ambiance sombre et fantastique déjà parfaitement retranscrite par l’architecture de la cité, où bâtiments difformes et flottants s’intègrent au quotidien des habitants. A l’horizon, sur le continent, un étrange monolithe affiche un chiffre tout aussi énigmatique : 34. Après quelques pas dans les rues de Lumière, d’une beauté limite malaisante, l’enjeu se dévoile sans détour. Chaque année, une entité mystique nommée la peintresse réduit l’inscription d’une unité. Conséquence dramatique : tous les humains plus âgés sont « effacés » de la réalité, et s’en vont dans un déluge de pétales synchronisé. Spectacle aussi magnifique que macabre. Gustave, un trentenaire dans la force de l’âge, et Maelle, une jeune orpheline, sont ainsi les deux premiers héros introduits et assistent impuissant à ce nouveau « gommage ». Pas le temps de tergiverser, ils font partie de l’expédition 33, la prochaine à tenter de rejoindre le monolithe pour mettre un terme aux agissements de la peintresse et à l’extinction programmée de l’humanité. Entretenant ainsi le maigre espoir du peuple, résigné à ce fatal écoulement du temps. Pas de doute, l’atmosphère sera lourde, pensante et d’une mélancolie extrême. Bienvenue dans Clair Obscur.
Derrière ce sombre synopsis, se cache un scénario d’une puissance rare porté par une écriture impeccable. Scènes poignantes et révélations surprenantes ponctuent cette épopée grandiose et énigmatique, balisée par des rencontres atypiques et des protagonistes principaux extrêmement attachants. L’interprétation des doubleurs et l’excellent doublage VF jouent d’ailleurs sur cette immersion. Nait ainsi une empathie sincère, crédibilisant une histoire tissée avec soin jusqu’aux révélations finales clôturant cette quête magistrale. Du grand art.
Mais avant d’en arriver là, vous en aurez pris plein les rétines ! Développé sous Unreal Engine V, Clair Obscur se dote d’une réalisation qualitative n’ayant pas grand-chose à envier aux triple AAA des dernières années. Une performance remarquable, proposant des graphismes léchés au service d’une direction artistique incroyable. Mêlant courant impressionniste et Fantasy pure, chaque environnement laisse bouche bée d’admiration. Originaux, variés, souvent riches en couleurs, c’est un défilé de lieux et d’atmosphères atypiques qui s’enchainent avec une maestria rare, assurant ainsi d’innombrables moments de pure contemplation. L’animation n’est pas en reste et contribue largement aux sensations uniques des affrontements, esthétiquement bluffant, où s’entremêle un déluge d’effets visuels grisants et des joutes aux airs de ballets chorégraphiés rythmés par vos propres interactions. Le tout dégage une classe folle jusque dans l’interface visuelle, inspirée de la référence dans ce domaine : Persona 5. Le character design n’est pas en reste, et outre le casting principal, c’est tout le bestiaire qui bénéficie d’un soin admirable ! Devant tant d’audace visuelle, les premières rencontres avec les Névrons ne manquent pas d’étonner : ce sentiment perdure tout au long de l’aventure, portée par une originalité mémorable et un gigantisme exaltant.
Des inspirations, Clair Obscur n’en manque pas. Véritable hommage à la France de la « Belle Epoque », il emprunte aussi à des grands noms du milieu. De Final Fantasy X, avec ses combats au tour par tour hiérarchisant les actions de chacun afin de planifier sa stratégie, aux titres de From Software pour leur approche de l’exploration, la diversité et le soin du bestiaire, Sandfall s’est inspiré des meilleurs. Ce retour aux sources a été fortement salué, et l’équilibre apporté au gameplay force l’admiration. Un système de tour par tour oui, mais extrêmement nerveux compte tenu des interactions permanentes imposées. Des petites QTE accompagnent ainsi les attaques, et vos réflexes sont mis en permanence à contribution afin d'esquiver et contrer. Deux points à maitriser impérativement si l’on souhaite défier sans trop suer les mobs les plus retords ! Une bonne lecture des patern adverses se révèle ainsi plus que souhaitable, même si la qualité de votre build peut compenser dans une certaine mesure un temps de réaction limité.
Outre la répartition de points de Chroma à réaliser après chaque gain de niveau, influant sur la santé, la défense, l’agilité, la force et la chance, tout en gardant en tête que les armes indexent leur puissance d’attaque sur un ou plusieurs domaines (coucou Dark Souls), Clair Obscur propose également un système de « pictos » à la profondeur insoupçonnée. Les héros peuvent s’équiper de 3 gemmes octroyant une ou plusieurs compétences passives (« santé +X », « vitesse +X », etc…) et actives. Ces dernières vont réellement dicter la puissance de votre personnage. Avec une arme basée sur des dégâts élémentaires de feu par exemple, y associer des pictos aux effets bonus jouant sur les taux de brulure, les dégâts augmentés ou la restauration automatique de PV face à des ennemis enflammés, optimisera drastiquement votre efficacité. Un cas sommaire, loin de révéler la profondeur tactique d’ensemble. Car passé quelques combats, la capacité active se veut définitivement assimilée par tous les personnages et peut s’équiper en parallèle aux 3 pictos principaux en échange de points de compétences (PC). Sur la fin du jeu, puisque la montée en expérience et des consommables spécifiques permettent de développer votre capacité globale de PC, chaque protagoniste peut ainsi s’encombrer de plusieurs dizaines de pictos ! De quoi composer avec de nombreuses variantes de build et synergies différentes, ajoutant une réelle dimension stratégique au système. Et si l’aventure principale ne nécessite pas forcément un degré d’optimisation avancé, les innombrables zones et Névrons optionnels, pour la plupart accessibles en post-game, décuplent le challenge.
Voilà pour les bases communes, car Clair Obscur ne s’arrête pas en si bon chemin et pousse la personnalisation jusqu’aux mécaniques de gameplay initiales des héros. Des postures de maelle en passant par les cartes de Tarot de Sciel ou les pictos colorés de Lune, chacun compose avec un style de jeu et des compétences propres. D’ailleurs, pour ces dernières, le fait de ne proposer que 6 emplacements actifs accentue encore la dimension stratégique évoquée plus haut et l’importance d’une ligne directive claire et synergique. Les affinités qui ressortent de cette personnalisation dicteront sans doute votre line up, même si les personnages en réserve gagnent également de l’expérience afin de faciliter la flexibilité. Je pourrais aussi parler des attaques Gradients (Limit Break), des mini-jeux, de l’évolution des pictos ou même du rang relationnel à développer au coin du feu de camp, mais cette critique commence à s’éterniser ! Passé quelques heures d’apprentissage pour en saisir toutes les subtilités et malgré un inventaire des pictos rapidement bordélique, le gameplay de Clair Obscur flirte avec la perfection. Riche, dynamique, original et hyper complet, difficile de ne pas devenir addict : au point de foncer sur le moindre mob afin de lui infliger une correction jouissive dans un cortège d’ombres et de lumière animé à la perfection.
Avec son exploration à l’ancienne régit par une mappemonde et des environnements fermés assez linéaires et exemptés de mini-map, Sandfall nous propose une revisite moderne des J-RPG 32 bits ayant bercé ma jeunesse. Extrêmement riche en quêtes secondaires, le post-game représente une part aussi importante que l’aventure principale. Comptez près de 60 heures pour en faire le tour avant de lâcher la manette avec un sentiment de complétude satisfaisant. Ayant fait seulement l'impasse sur quelques mini-jeux axés plates-formes, complètement dispensables au passage, ainsi que sur Simon, l’ultime boss optionnel m’ayant mis sévèrement en échec... Impossible de ne pas ressortir indemne de ce périple tant l’histoire et l’univers de Clair Obscur nous immergent avec frénésie dans ce monde mélancolique aux multiples tourments. D’autant que j’ai gardé le meilleur pour la fin, un aspect primordial transcendant toute l’expérience de jeu : la bande son.
Dès les premières minutes, avec un thème de Lumière entrainant et interprété par une chanteuse Française à la voie lyrique somptueuse, le ton est donné. Usant de sonorités typiques (et un peu clichées) de la vielle France, c’est un déluge d’influences qui compose une bande son vertigineuse ! Quantitativement d’une richesse affolante, puisque chaque protagoniste, environnements ou boss bénéficient de thèmes propres, l’OST de Clair Obscur renvoie elle aussi aux plus belles œuvres du J-RPG. Largement mélancolique afin d’appuyer les thématiques principales, elle sait aussi puiser dans le folk, le rock ou le métal lorsque les cœurs épiques ne suffisent plus à renouveler cette jouissance auditive permanente. L’excellent doublage Français et le sound design général viennent compléter un ensemble sonore d’une rare perfection.
J’ai dû en oublier, mais il est temps de conclure si je ne veux pas décourager tous les lecteurs passant dans le coin. C’est sans doute un peu tard… Rattrapons-nous pour ceux qui ne s’attardent que sur la conclusion. Clair Obscur : Expédition 33 m’a bouleversé comme peu de jeux vidéo auparavant, et je ne mâche pas mes mots ! Psychologiquement préparé à une déception partielle compte tenu de l’unanimité générale un peu trop prononcée ; grand mal m’en prenne ! Véritable ode au dépaysement et à l’évasion sous fond d’une réflexion métaphysique sur l’angoisse de la mort, la toile tissée par la trentaine de développeurs de Sandfall aura mis près de 5 ans avant d’être exposée au grand jour. Une demi décennie de travail pour accoucher d’un chef d’œuvre incontesté, authentique hommage au J-RPG d’antan. Et malgré un tableau à la beauté contemplative hors-norme, Clair Obscur prime avant tout par son expérience de jeu globale aussi complète qu'envoutante. Une fresque sublime et désormais éternelle, peinte d’un coup de maître.