Franz26 a dit (20 Mai 2023 à 07:29)
Alors que Wind Waker avait créé la polémique avec son aspect visuel enfantin très éloigné des volets 64 bits, Nintendo revient à un style plus mature quelques années plus tard. Accompagnant une Game Cube en fin de vie, Twilight Princess profite surtout du succès de la Wii pour trouver son public. Quant aux derniers retardataires, ils ont tout intérêt à sauter sur ce portage afin de jouir d’un périple en haute-définition.
The Legend of Zelda : Twilight Princess aura lui aussi divisé les fans. Les reproches ne concernaient pas la direction artistique cette fois, mais plutôt son trop plein de similitudes avec le grand OOT. Les joueurs sont des éternels insatisfaits ! Autant la jouer franc-jeu : nostalgie de Link’s Awakening et Ocarina of Time mise à part, ces aventures de Link et Midona représentent sans doute ma plus belle expérience avec la franchise ! Oui, Twilight Princess reste à ce jour mon opus fétiche, et cette version HD ne fera l’objet d’aucun démenti. Bien au contraire.
Une fois n’est pas coutume, le voyage commence au cœur un petit village reculé d’Hyrule où Link coule des jours heureux dans l’oisiveté la plus totale. Mais les évènements extérieurs finissent par rattraper notre communauté retranchée dans la forêt de Toal, et le rapt des enfants par les forces obscures marquera la fin de l’oisiveté naïve de notre héros. D’autant plus après un petit tour fortuit dans le monde des ombres où Link, désormais transformé en loup, fera la connaissance de l’énigmatique Midona et du funeste destin qui attend le monde d’Hyrule. Je n’en dirais pas plus, voici le point de départ d’une aventure dense et épique.
L’originalité principale de cet opus, outre l’aspect gadget de la Wiimote remplacée sans regret par la manette pro ou le Gamepad dans ce remaster, provient de la dualité entre le monde de la lumière et du crépuscule. Conséquence directe sur le gameplay : Link peut désormais faire appel aux pouvoirs des ombres pour se transformer en majestueux loup gris, et va compter tout au long de l’aventure sur un sidekick peu banal en la personne de Midona. Une petite entité mystérieuse à la langue bien pendue et dotée d’étranges pouvoirs (l’entité, pas la langue… vous êtes sales), comme celui de vous téléporter à différents points de la carte du monde : bien pratique !
La métamorphose en canidé va surtout apporter de nouvelles idées de game-design, puisqu’il faut régulièrement jongler entre la forme traditionnelle de Link et son état sauvage pour avancer. Une transition d’autant plus fluide avec cette version Wii U, assez discrète en nouveautés mais à la prise en main exemplaire. En effet, malgré son âge la maniabilité reste très agréable et, outre quelques petits soucis de caméra et une certaine rigidité occasionnelle, diriger Link ne pose aucun problème. Notre jeune héros dispose comme à son habitude de toute une panoplie d’objets (arc, grappin, boomerang, spectre animant les objets, etc…) à utiliser à bon escient afin de progresser à travers des donjons savamment pensés.
Encore une fois, Nintendo a mis son savoir-faire en avant pour nous proposer des temples débordant d’ingéniosité, d’originalité, emplis de mécanismes incroyables et d’énigmes diverses qui nécessitent un peu de jugeote et un sens poussé de l’observation. De nombreux boss viendront pimenter les débats et, à défaut de proposer un réel challenge, assurent le spectacle ! Plus l’on progresse, plus la palette d’accessoires à notre disposition s’étoffe et engendre davantage de possibilités. Le monde d’Hyrule n’avait alors jamais été aussi vaste (ça c’était avant BOTW…), invitant au voyage et regorgeant de secrets à découvrir : quêtes annexes, fragments de cœur, mini-jeux, etc… Sans transition, l’ocarina ou la baguette des vents sont ici remplacés par le hurlement du loup, au clair de lune s’il-vous-plait, afin de déverrouiller des coups spéciaux bien pratiques.
Moins pimpant que Wind Waker HD, le Cel Shading permettant de masquer plus facilement les imperfections visuelles, Twilight Princess s’en sort néanmoins avec les honneurs et fait peau neuve. Evidemment, les textures, l’animation et la modélisation trahissent un âge avancé, mais l’ensemble s’avère tout à fait honorable et permet d’apprécier l’incroyable direction artistique du jeu. Si l’univers de Twilight Princess n’est pas aussi sombre que celui de Majora’s Mask, l’ambiance du titre n’en reste pas moins pesante et met en évidence un Hyrule déchiré par les forces des ténèbres. S’ajoute le mystère entourant le monde des ombres et le lourd secret de Midona en toile de fond pour parachever le ressenti mature de l’œuvre, qui conserve néanmoins un petit côté burlesque via son character design. La bande son apporte évidemment une généreuse contribution à ce constat : musiques et bruitages respectent la norme de qualité habituelle propre à la saga.
S’il est étonnant que Nintendo n’ait pas encore sauté sur l’occasion de revendre à prix fort Wind Waker et Twilight Princess HD aux possesseurs de la Switch, la Wii U aura au moins eu le mérite de restaurer ces deux grands opus. Peut-être un peu trop retranché dans sa zone de confort, je l’admets volontiers, ce Zelda n’en démérite pas pour autant et propose un périple mémorable teinté d'une douce poésie. Maitrisées de bout en bout, ces aventures de Link ont marqué ma vie de joueur et cette version HD vient clairement bonifier l’expérience. Un grand cru, qui vieillira désormais sereinement. Santé !
Franz26 a dit (28 Avril 2023 à 08:19)
Evoluant à l’ombre des séries phares et d’un marché ultra-concurrentiel jusqu’aux années 2010, la saga de Falcom remonte pourtant aux balbutiements du J-RPG. De la Nes à la PS4, en passant par la DS ou la PSP, les « Ys » ont accompagné l’histoire du medium avec régularité, sans jamais réellement percer en occident. Devant un grand public de moins en moins appétant à sa formule vieillissante, le huitième opus de la franchise fit soudainement l’unanimité en modernisant drastiquement ses mécaniques de jeu. C’est ainsi que Ys VIII : Lacrimosa of Dana, fort de son succès relatif sur PS Vita, profite d’un portage Playstation 4 quelques années plus tard. Porte d’entrée idéale pour, enfin, découvrir cette saga légendaire !
La série n’a jamais brillé par sa technique et ce huitième épisode ne déroge pas à la règle. Si le titre d’origine sans sortait bien sur la portable de Sony, sur PS4 la réalisation s’avère complètement dépassée, nous renvoyant davantage à un titre Playstation 3 qu’aux standards de la génération. Un peu déstabilisant aux premiers abords, Ys VIII n’en reste pas moins agréable à l’œil grâce à sa direction artistique colorée et la variété de ses environnements, servant la thématique principale du jeu : l’exploration. Nous y reviendrons. L’excellent rendu des coups spéciaux et la fluidité générale parachèvent un constat visuel bien moins désastreux qu’il n’y parait aux premiers abords, et si le character design ne fera pas l’unanimité, les qualités intrinsèques du jeu nous renvoient de toute façon vite à autre chose.
Héros récurrent de la série, Adol échoue sur une île mystérieuse suite au naufrage du navire le « Lombardie ». Il rassemblera rapidement une petite troupe de rescapés afin de s’échapper, mais va vite réaliser que ces terres anciennes renferment un mystère défiant leur imagination. Je n’en dirais pas plus car l’histoire ne manquera pas de vous surprendre, riche en révélations marquantes et dévoilant crescendo des enjeux insoupçonnés. Une vraie réussite.
Vos premiers pas se résument donc à explorer l’île en vue de secourir un maximum de naufragés. Ces derniers, une fois sauvés, viennent enrichir votre camp de fortune qui prendra forme petit à petit. Personnages clés, secondaires et tertiaires, chacun a sa personnalité et son petit rôle à jouer au sein du village fortifié. Les relations évoluent au fil des épreuves, et ce casting riche en couleurs ne laisse pas indifférent. Toutefois, les monstres de l’île n’apprécient pas votre présence et s’amusent régulièrement à tester vos défenses. Transition idéale pour nous attarder sur le système de combat de cet Ys VIII.
A la fois dynamiques et accessibles, les affrontements vont mettre à l’épreuve vos réflexes et votre dextérité ! Sauts, roulades, attaques, parades, raccourcis pour les coups spéciaux, jauge ultime, etc… on retrouve ici toute la panoplie du J-RPG moderne. Un système percutant à la prise en main immédiate et au côté bourrin assumé, non dénué de subtilités. A commencer par l’esquive ou la parade moyennant un timing parfait, octroyant dès lors un bonus d’initiative appréciable. Passer en temps réel d'un personnage à l'autre, l’IA gérant deux des trois protagonistes, devient aussi vite une habitude afin de jouer efficacement sur les faiblesses adverses. Vos héros bénéficient en effet d’affinités propres plus ou moins efficaces selon le type d’ennemis, et assommer le monstre histoire de lui asséner des dommages démultipliés représente souvent la clé du succès. Voilà pour les grandes lignes, et comme la relative facilité du jeu ne vous poussera guère à user de ces spécificités, je vous recommande de parcourir l’aventure en « difficile » afin de jouir pleinement de ce système de combat fichtrement addictif !
La gestion de vos héros passe par la montée en expérience et le loot de matériaux, indispensables à la fabrique d’armes, équipements ou consommables. Un dernier aspect vite chronophage mais rarement contraignant, venant récompenser une exploration fluide et plaisante. Avant d’aborder cet aspect justement, toujours dans le confort de jeu, on appréciera la carte du monde et ses nombreux spots de téléportation, ainsi que la possibilité de sauvegarder sa progression à tout moment. L'ensemble forme un gameplay dense, généreux et équilibré, bien qu’un peu répétitif.
L’île de Serein se compose d’une multitude de zones liées entre elles, relativement vastes mais toujours délimitées. Pas d’open-world donc, mais une sensation d’exploration pourtant grisante ! Les niveaux vont s’élargir naturellement au fil des heures, selon le quota de naufragés secourus ou la découverte d’un item clé (double-saut, gant d’escalade, etc…). Une construction maîtrisée au level design savant, ressentie également dans les donjons. Un soupçon d’énigmes viendra enrichir ces derniers, gardés par un bestiaire de luxe peu scrupuleux. En effet, la faune locale mérite les félicitations du jury et propose une variété de monstres hallucinante, en partie inspirée par nos reptiles préhistoriques. Mention spéciale aux nombreux boss redoutables qui barreront votre chemin, aussi impressionnants qu'agréables à affronter.
Les aventuriers en herbe seront ainsi comblés par ce périple mystique empli de dangers et de mystères. L’aspect paradisiaque de l’île, renforcé par une DA chatoyante, offre souvent des paysages naturels à la beauté sauvage captivante. En résulte une ambiance envoûtante et étrangement bienveillante malgré la faune mortelle des lieux. Pour finir, la bande son ajoute sa touche personnelle à l’expédition. Rythmées et entrainantes, douces ou mélancoliques, les mélodies balayent un spectre d’émotions large avec une justesse déconcertante. On appréciera notamment les pures sonorités « métalleuses » lors des combats de boss, ainsi que la multitude de thèmes d’ambiance soignés qui accompagnent notre voyage. Un ensemble dense et qualitativement irréprochable, soutenu par un doublage Japonais partiel mais toujours immersif.
Long et généreux en contenu, comptez bien cinquante heures pour faire le tour du jeu et de ses quêtes annexes, Ys VIII : Lacrimosa of Dana s’impose sans détour comme une franche réussite. Fondamentalement classique, il ne révolutionne rien et n’échappe pas à quelques clichés du genre. Néanmoins, porté par un gameplay hyper complet, un scénario efficace, une bande son fantastique et un univers riche, difficile de ne pas adhérer à cette aventure avec un grand A ! Un J-RPG comme il s’en fait peu désormais, véritablement excellent. Avis aux amateurs.
Franz26 a dit (20 Avril 2023 à 07:58)
Dans la famille des jeux cultes, je demanderai… Après avoir donné au genre ses lettres de noblesses grâce aux deux premiers Warcraft, Blizzard remet le couvert en 1998 avec un nouveau RTS dans un univers radicalement différent. Résultat : un chef d’œuvre unanimement encensé ayant influencé tout un pan de notre médium ! Les serveurs du BattleNet, toujours fréquentés des décennies plus tard, en sont la démonstration parfaite. Car Starcraft représente pour beaucoup l’aboutissement du jeu en réseau à une époque où les « Lans » et les salles dédiées pullulaient. Douce nostalgie. Il s’agit d’ailleurs de ma première expérience en ligne, au côté d’Half Life, et j’en garde un souvenir impérissable. Comme l’intention de cette review n’est pas d’exposer mon amour pour Starcraft mais d’analyser les apports, essentiellement techniques, de ce Remaster, voyons voir si la recette fonctionne encore un quart de siècle plus tard !
Communément appelé « jeu de stratégie » avant que le terme « RTS » ne soit démocratisé, Starcraft met en scène une épopée intergalactique passionnante par le biais de trois races distinctes aux desseins propres. Le conglomérat Terran, société humaine avancée, les Zergs, entités organiques pullulant dans toute la galaxie, et enfin les Protoss, puissante race extraterrestre à la technologie supérieure. Tour à tour, vous défendrez donc les intérêts de chacun à travers une campagne passionnante. Mais en sus des enjeux dramatiques et points de vues multiples de l’intrigue, cette diversité se matérialise aussi dans l’approche du gameplay, sensiblement différente selon la race sélectionnée. Outre une large variété d’unités aux fonctions propres, c’est l’expansion et la gestion même de votre microcosme militaire qui va différer selon la faction. Une originalité rare pour l’époque, au service d’un gameplay encore largement viable de nos jours malgré quelques nuisances inhérentes à son âge avancé. En effet, on pestera aisément sur l’IA des unités et la limite de sélection des troupes par exemple. Monnaie courante à l'époque, plus contraignant de nos jours.
Mais Starcraft ne se contente pas d’un gameplay à toute épreuve : son univers génial, référence en matière de Science-Fiction, a largement contribué à façonner son aura mythique. Parfois à la limite du post-apo, c’est un futur sombre qui nous est dépeint, tant par l’évolution impérialiste de la race humaine que par la menace immuable des Zergs, dévoreurs de mondes. A l’écran, cela se traduit par une richesse artistique rare. Chaque peuple bénéficie ainsi d’une empreinte visuelle unique, et les terrains de jeu variés parachèvent la cohésion visuelle et l’ambiance hors-norme qui se dégage du titre. Une atmosphère d’exception ravivée par les apports techniques de ce Remaster HD.
Décors, sprites et effets visuels ont été remis au gout du jour via une résolution décente, pour un résultat à la fois fidèle et convaincant. La transformation graphique ne s’arrête pas là, et on appréciera la refonte des interfaces, mais aussi la restauration des modèles 3D dans les fenêtres de dialogues ou les beaux écrans fixes illustrant la campagne. En revanche, les cinématiques en CGI restent d’époque et ne manqueront pas de piquer les yeux.
La bande son n’a pas été oublié, et Blizzard nous propose également des musiques et un sound design retravaillés. En résulte une ambiance sonore toujours aussi brillante, renforcée par un doublage VF impeccable. Chose assez rare pour le souligner. L’ensemble contribue évidemment à l’atmosphère globale du soft et, malgré des batailles s’étalant parfois sur plusieurs heures, les thèmes savent se faire discrets afin d’accompagner judicieusement l’expérience de jeu. Une aventure généreuse, incluant l’extension « Brood War » et sa campagne aussi dense que la principale. La difficulté en plus ! Comptez près de 80 heures pour en faire le tour, sans aborder l’aspect on line/réseau bien évidemment !
Starcraft Remaster s’adresse donc à deux types de public : ceux désirant découvrir ce jeu culte dans des conditions optimales, et les fans de la première heure en quête de nostalgie. Appartenant à la seconde catégorie, difficile de ne pas cacher ma satisfaction après l’accumulation de mégatonnes de minerais et gaz Vespene ! Un petit plaisir coupable, à peine nuancé par des mécaniques de jeu poussiéreuses mais toujours efficaces. A défaut de gommer quelques irritants, ce Remaster assure l’essentiel et offre une seconde jeunesse à un titre d’anthologie. J’approuve.
Franz26 a dit (12 Mars 2023 à 09:13)
Faisant suite à l’excellent remake de l’Odyssée d’Abe, délicieusement sous-titré « New N Tasty », c’est au tour de sa suite, L’Exode d’Abe, de profiter d’une refonte complète. Notre célèbre Mudokon aux yeux globuleux et à la bouche cousue reprend du service pour sauver ses congénères du joug des Glukkons !
L’histoire de Soulstorm se déroule directement après les évènements du premier opus et Abe, désormais vénéré par ses confrères, poursuit son échappée fracassante. Un périple rythmé à la narration habile qui vous conduira aux confins de l’empire Glukkon, pour une mise en abîme évidente de l’économie capitaliste.
La recette ne change guère, et nous voici devant un plateformer-réflexion où il faut faire preuve d’intelligence, d’observation et de dextérité afin de mener à bien le sauvetage massif de votre peuple. Car même si vos geôliers ne brillent pas par leur intelligence, ces esclavagistes endurcis vont vous mener la vie dure ! Heureusement, Abe peut compter sur ces capacités de bricoleur pour concocter des objets indispensables à la progression : écran de fumée, cocktail explosif, balle assommante, etc… Des outils à utiliser à bon escient histoire d’atténuer les dangers induits par le level design, et ainsi compléter les niveaux en sauvant l’intégralité de vos compagnons. Mais le moindre faux pas se traduit par un respawn au dernier checkpoint, heureusement abondants, et le titre ne pardonne pas la moindre approximation ! Il va falloir donc apprendre de ses erreurs et ajuster en permanence l’approche du terrain, tout en composant avec un gameplay parfois imprécis et très punitif.
En résulte un aspect die and retry discutable tant nos échecs relèvent souvent de la maniabilité boiteuse d’Abe, de l’IA des Mudokons ou tout simplement de mauvaises idées de game design ! Certaines phases d’actions sont très mal calibrées (les passages typés « Tower-defense » : quelle horreur…), et l’impossibilité de revenir à un checkpoint antérieur ne laisse aucune marge de manœuvre. Des défauts d’autant plus regrettables que les stages alternent le chaud et le froid, en proposant aussi des passages jouissifs débordants d’ingéniosité. Ce trop plein d’idées fini par desservir le titre, peinant à reproduire l’équilibre subtil de son ainé.
Un constat plutôt mitigé sur le fond, mais impeccable sur la forme. Les développeurs nous gratifient ici d’une réalisation aux petits oignons, portée par des décors fins et fourmillants de détails malgré quelques textures passables. Les effets de lumières ne sont pas en reste et les cinématiques ont également bénéficié d’un superbe lifting. Du bel ouvrage, mis en valeur par une direction artistique d’exception au profit d’un univers Steampunk à l’empreinte unique, crasseux et décalé, empli de créatures étranges et d’une pointe de mysticisme. Ajoutez une bonne pincée d’humour noir, des scènes cocasses et des dialogues hilarants pour favoriser l’immersion et obtenir une atmosphère des plus atypiques.
Musiques d’ambiance et bruitages efficaces viennent enrichir l’expérience avec panache, même si l’on n’atteint pas le charme sonore de « New N Tasty », tandis que l’absence du doublage VF d’origine s’avère encore une fois regrettable. Enfin, la durée tient largement la route et venir à bout de l’aventure demande un certain investissement… et un peu de self contrôle ! Bravo à ceux ayant eu la motivation du 100%. Pour ma part, je me suis contenté de finir les niveaux avec application mais sans acharnement. A noter la présence du petit DLC "l'évasion de Toby" : sympathique succession de phases de plateformes chronométrées.
Relecture imparfaite du jeu d’origine, Oddworld Soulstorm souffre de défauts manifestes altérant sa proposition ludique ambitieuse. Toutefois, et malgré des soucis de développement ayant conduit à plusieurs reports, l’alchimie fonctionne encore. Essentiellement porté par son univers post-apocalyptique déjanté plus beau que jamais, cet exode au petit gout doux-amer aurait mérité un peu plus d’attention. On se contentera d’un bon jeu, à réserver aux fans de la franchise.
Franz26 a dit (05 Février 2023 à 08:34)
Poursuivant la découverte de la licence et après avoir changé la pile de sauvegarde de ma Saturn qui n’a pas supporté 10 mois dans un carton sans source d’alimentation, me voici paré pour l’épopée Shining Force III ! Scénario 1 s’il vous plait, à point. Pour la suite, il faudra se tourner vers l’émulation. L'Europe et les USA ayant été lésés des scénaris suivants. Car ce troisième opus de la franchise mythique se découpe justement en trois histoires liées ! Faisons d’abord un tour du côté de la République, en compagnie de Synbios et du roi Benetram.
Hormis cette ambition scénaristique frustrante pour les détenteurs d’une console PAL, Shining Force III donne dans le classicisme maitrisé et ne déstabilisera pas les amateurs des deux premiers volets malgré l’apport bancal de la 3D. Comme la plupart des jeux 32 bits essuyant les plâtres de cette nouvelle dimension, le temps n’a pas été tendre avec le rendu visuel du titre. Des sprites 2D se baladent au milieu de textures pixellisées peu flatteuses, et si les décors tiennent la route l’ensemble pique un peu. Impossible de ne pas faire la comparaison avec un certain Final Fantasy Tactics, sorti la même année mais bien plus agréable à l’œil. A la manière d’un Fire Emblem, Shining Force III peut néanmoins s’appuyer sur ses affrontements durant lesquels nos héros croisent le fer et jouissent d’animations de combat en 3D plus détaillées. Les effets visuels restent sympathiques, et on appréciera également les artworks des différents personnages habillant les phases de dialogues. Pas de quoi regretter le charme d’antan des opus Megadrive et l’élégance d’une 2D chiadée.
Dans la pure tradition de la série, on retrouve un système de jeu familier qui se compose de deux phases distinctes entrecoupées de cinématiques faisant avancer le synopsis. Shining Force III laisse ainsi le joueur libre de ses mouvements dans les différentes bourgades parsemant le continent de Parmecia. Fouille des maisons, papotage avec les PNJs et surtout acquisitions des meilleurs équipements font donc partie intégrante de la préparation au combat. Ces derniers s’apparentent toujours à un vaste échiquier où, case par case, vous déplacez minutieusement vos unités afin d’occire les troupes adverses. Le petit stratège en herbe aura vite fait d’utiliser le terrain à son avantage, en prenant en compte la configuration des obstacles et des adversaires. Un classicisme efficace, même si l’on regrettera encore l’absence de personnalisation des unités qui se contentent d’accumuler de l’expérience avant d’évoluer une fois le seuil requis. En contrepartie, la variété des recrues permet de modeler son équipe en fonction de nos préférences. Guerriers, archers, faucons, centaures, magiciens, moines, etc… il y en a pour tous les gouts ! Trois niveaux de zoom et une rotation à 360° de la caméra assurent une lisibilité correcte du terrain, et seule la consultation des statistiques et de la portée des ennemis souffrent d’un temps de latence nuisible. Pas de quoi remettre en cause des mécaniques de jeu intemporelles, et un gameplay habile faisant preuve d’une variété de situations appréciable.
Autre gros atout du titre : sa bande son signée Monsieur Sakuraba. Le maître nous livre un travail de grande qualité, dense et homogène, qui accompagne à merveille ce périple épique. Contraint de fuir avec son roi des négociations de paix sabotées par une étrange secte, Synbios, jeune seigneur de la République d’Aspinia, va tenter de résoudre le complot qui se trame et prouver l’innocence de sa nation. Alors que dans l’ombre une menace bien plus grande pèse sur le continent… S’ensuit une trame intéressante et généreuse, malgré un fort sentiment d’inachevé. En effet, la force de ce Shining Force III - ou sa faiblesse - est d’avoir découpé son histoire en trois scénarios reliés. Si le concept se révèle très intéressant sur le papier, avec des interactions et des points de vue qui s’entrecroisent, en pratique, c’est la baise. Comme évoqué en introduction, seul le premier scénario a vu le jour en Europe et aux USA : il faut donc se tourner vers l’émulation et les patchs de traduction pour connaître le fin mot de l’histoire. Rude.
Un peu érodé sur la forme, solide sur le fond, la première partie de ce Shining Force III s’impose comme une expérience certes convenue mais au charme indiscutable. Son univers médiéval-fantastique offre un cadre de jeu attachant, et découvrir ce titre mythique 25 ans plus tard se révèle assez jouissif tant sur le plan ludique que culturel. Baroud d'honneur d'une franchise au destin tragique… Amateurs du genre, foncez !
Franz26 a dit (28 Janvier 2023 à 08:43)
Souvent considéré comme « LE » chef d’œuvre de Naughty Dog, The Last of Us laissa une trace indélébile dans le cœur des joueurs. Un périple survivaliste hors norme aux côtés de protagonistes marquants, enrobé d’un gameplay efficace et d’une réalisation cinq étoiles. C’est pourtant la qualité de sa narration qui s’est avéré l’aspect le plus mémorable du titre, dont la suite était attendue depuis près de 7 ans ! Il est temps de replonger dans ce monde post-apocalyptique cruel, où l’humanité a dû s’adapter pour subsister… Review garantie sans spoilers.
The Last of Us - Part II, que nous renommerons ici « TLOU 2 », prend place quelques années après les évènements du premier opus. Dicté par une quête vengeresse aveugle et cruelle, le récit use d’une approche temporelle audacieuse avec de nombreux flash-backs venant combler l’ellipse temporelle entre les deux volets. Bien que l’on retrouve bon nombre d’acteurs du premier opus, Joel et Elie en tête, le titre se concentre sur de nouvelles relations en introduisant une foule de protagonistes intéressants au destin peu commun. Un renouveau agréable, car encore une fois la grande force de l’histoire repose sur sa formidable écriture, à la mise en scène parfaite et aux ressorts narratifs puissants rendus crédibles grâce à la richesse de ses interprètes. S’ensuit un périple immersif et passionnant à l’équilibre quasi-parfait, qui tient en haleine jusqu’au dénouement final après un virage abrupt à mi-chemin. Bluffant ! Mais j’en ai déjà trop dit…
Ayant profité de la Playstation 5 pour faire tourner le jeu, la réalisation de TLOU 2 m’a laissé bouche bée. Textures magnifiques, animation incroyable, fluidité exemplaire, effets et jeux de lumières divins, etc… les superlatifs me manquent pour décrire la perfection technique du titre qui offre sans cesse des panoramas contemplatifs somptueux ! Mais le rendu visuel doit également beaucoup à la vision artistique de l’œuvre. Pour rappel ; l’histoire se déroule dans un univers post-apocalyptique où un virus mortel mena la civilisation à sa perte, en transformant les hommes en entités décharnées dites « les infectés ». Dans ce monde impitoyable, les rares survivants se regroupent en communautés et doivent composer avec le danger du virus et les ressources encore disponibles, à l’origine de conflits mortels. Villes et rues abandonnées, appartements et magasins en ruines, végétation en friche, cadavres et camps de fortune, notes de rescapés, etc… c’est bien la crédibilité de cet univers urbain dévasté mais empli de détails qui immerge et implique autant le joueur dans l’aventure ! Un contexte loin d’être révolutionnaire mais vecteur d’une ambiance authentique. Balayant un spectre d’émotions variées allant de l’horreur la plus totale à des phases contemplatives quasi surréelles, l’atmosphère de TLOU 2 prend aux tripes.
Un ressenti qui doit beaucoup à la bande son du titre, mise en avant avec des thèmes d’ambiance discrets mais omniprésents, tant pour souligner des petits moments de quiétude que pour faire monter la pression. Des musiques plus posées, souvent matérialisées par des notes de guitare minimalistes, confortent avec brio la résonnance mélancolique de l'aventure. Tout en sachant aussi s’effacer au profit des bruitages environnants et du doublage VO, irréprochables.
Pas de révolution autour des mécaniques de jeu, TLOU 2 reprend à la virgule près la recette de son ainé. Je ne m’éterniserais donc pas sur ce point, d'autant que mon compère Benben s'en est donné à cœur joie ci-dessus. Un gameplay bien rôdé à base d’infiltration, d’exploration, de crafting sommaire et de phases de shoot. Le tout secondé par un level design fichtrement bien pensé afin d’offrir un terrain de jeu très plaisant, bien qu’un peu redondant. En effet, malgré la variété des environnements le gameplay fini par montrer quelques limites passé un certain temps de jeu. En cause une grande linéarité et des mécaniques archi-connues qui se répètent trente heures durant. Une pointe de lassitude et quelques défauts de rythme peuvent donc ternir très légèrement le constat, avant que les immenses qualités du titre ne reprennent le dessus.
Difficile de ne pas ressortir, encore une fois, chamboulé par l’expérience de jeu proposée par Naughty Dog. TLOU 2 nous place au cœur d’une histoire poignante, déstabilisant le joueur avec des choix narratifs osés où les notions de bien et de mal sont souvent remises en perspective. Un périple éreintant magistralement mis en scène, qui se contente d’un gameplay familier afin de développer sans contraintes son incroyable récit. Malgré des ficelles scénaristiques finalement assez classiques, rarement une intrigue ne m’aura autant absorbé devant l’écran ! Bouleversé par la cruauté de ses propos, sa violence sans filtre, le destin tragique de ses protagonistes, mais aussi par ses moments de tendresses inoubliables, TLOU 2 s’impose à mes yeux comme une suite digne et magistrale. Un jeu d’exception, tout simplement.
Franz26 a dit (31 Décembre 2022 à 09:12)
Exclusivité Playstation 3 sortie en 2009, c’est sur le tard que je découvris Demon’s Souls, motivé par les critiques dithyrambiques de mon entourage. Nous sommes donc en 2015, et je m’apprête à vivre l’une des expériences les plus mémorables de ma vie de joueur. Complètement happé par cet univers hors-norme et ses mécaniques de jeu, mon dévolu se porta ensuite tout naturellement sur Dark Souls. Plus qu’une confirmation, un véritable aboutissement venant conforter l’aura de cette nouvelle franchise. A mes yeux la plus marquante des deux dernières décennies ! Les pixels ont depuis coulé sur les écrans, engendrant des œuvres toutes aussi grandioses les unes que les autres et hissant From Software parmi les grands. Fort de cette renommée mondiale, les développeurs ont cédé à l’appel de la communauté avec une refonte luxueuse de Demon’s Souls sur Playstation 5. Là où tout a commencé…
Soyons franc, Demon’s Souls n’avait pas forcément besoin d’un remake tant la copie de base était solide. Si cette pratique se justifie avec les titres pré-PS360, elle s’avère selon moi dénuée de sens pour une large majorité des productions plus récentes. Pourtant, difficile de bouder son plaisir devant le lifting opéré sur le royaume de Bolétaria ! Les gars de Bluepoint Games, mandatés par From Software, ont réalisé un travail impeccable tant sur la fluidité que sur les textures, au point de dépasser le rendu d’un Dark Souls 3. Cette réalisation de haute voltige, en sus de gommer quelques soucis techniques de l’époque (framerate aux fraises, temps de chargement pesants, etc…) rend honneur à l’incroyable direction artistique du titre tout en respectant à la lettre l’œuvre originelle.
Car c’est le grand tour de force de ce remake : nous faire replonger dans ces environnements tourmentés au level design savant avec une familiarité naturelle, quasi déconcertante tant les marques et les repères se révèlent similaires. C’est pourquoi je ne vous infligerai pas un grand monologue, les sensations et les mécaniques de jeu étant sensiblement les mêmes. Ma review de l’époque fera amplement le taff. Voir ci-dessus.
On notera des petites améliorations bienvenues, tel que les objets ramassés en surplus envoyés directement dans la réserve, une interface plus fluide ou encore la téléportation d’un monde à l’autre désormais possible sans transition par le Nexus. Bref, des détails ci et là au service d’un gameplay d’exception, toujours aussi exigeant et gratifiant. Dans les faits, ma connaissance du terrain m’a permis de rouler sur les dangers sans réel pic de difficulté. En a résulté un premier run, pourtant soigné, en à peine 25 heures, et un NG+ bouclé en moitié moins de temps. Avis aux amateurs : je vous confirme la viabilité d’un build foi avec une arme bénie+5 (marteau Miridan à deux mains de préférence) et un bouclier du Juge+5, engendrant ainsi une insolente régénération automatique des PV. Juste assez de MP pour lancer le miracle « seconde chance », et le reste de vos âmes à répartir entre vitalité et endurance. Efficacité garantie.
Prémices d’une œuvre mythique de la Dark Fantasy, Demon’s Souls Remake nous convie à un périple torturé, orchestré par une direction artistique divine et une bande son immersive. Un chef d’œuvre au gameplay dépoussiéré, occasion idéale pour revisiter ou découvrir l’opus géniteur des SoulsBorne dans une version current-gen. Et si l’initiative était dispensable, elle n’en reste pas moins enivrante de nostalgie et o combien délectable.
Franz26 a dit (30 Décembre 2022 à 08:49)
Sorti en 2012 sur les plateformes dématérialisées de l’époque, Sine Mora s’est fait une petite réputation dans le milieu. Ainsi, ce Shoot’em up en scrolling horizontal avait déjà attiré mon attention, mais il fallut attendre l’arrivée d’un portage Switch et de quelques jours de vacances pour que je tente enfin l’expérience.
« Version EX, c’est quoi ? » Noble question qui trouve sa réponse sur Google. En synthétique : ajout de contenu, réalisation rehaussée, mode 19:9, etc... Plutôt cool non ? Pas de quoi repasser à la caisse pour les vieux de la vieille, mais une excellente opportunité pour les autres !
Techniquement Sine Mora EX impressionne et se pare d’une 3D fine, pleine de couleurs, aux textures propres et à la fluidité remarquable. Des changements de perspectives, zooms et autres jeux de caméra du plus bel effet viennent enrichir l’expérience visuelle sans nuire à l’action frénétique. Car oui, « Shmeup » oblige, le concept du titre se résume à annihiler vos ennemis tout en évitant les projectiles et obstacles à l’écran.
Outre une esthétique particulièrement soignée, Sine Mora se distingue aussi par quelques mécaniques de gameplay originales. Tout d’abord, c’est une minuterie qui représente la barre de vie de notre vaisseau. On gagne du temps en tuant des ennemis, on en perd en se faisant toucher, et une fois à 0 c’est l’explosion. De nombreux bonus sont à ramasser en chemin : upgrades arme principale, munitions arme secondaire, bouclier, gain de temps, de points, etc… On notera surtout la capacité de figer le temps, bien utile pour éviter les salves de missiles envahissant l’écran et surmonter l’adversité imposée par les immenses boss du jeu. Malgré des arrière-plans fourmillants de détails, la lisibilité globale se veut excellente et vient pérenniser un gameplay à l’efficacité redoutable.
Cerise sur le gâteau, en sus du mode arcade, coopération, boss training, défis, etc…, Sine Mora EX propose une campagne scénarisée aux commandes de différents pilotes. Quelques cinématiques et pavés de textes entrecoupent les missions et accentuent l’immersion dans cet univers SF aux airs rétro post-industriel. Plusieurs vaisseaux dégagent un petit air vintage amusant. L’ambiance sonore n’est pas en reste, avec des musiques sympathiques et un sound design aiguisé au service d’un « game feel » bienveillant.
Avec sa réalisation de haute voltige, son gameplay énergique et sa direction artistique colorée, Sine Mora EX a tout des grands Shoot’em up. Les amateurs y trouveront largement leur compte en profitant de la myriade de modes différents et des joies du scoring. Paradoxalement, ma notation n’atteindra pas les sommets. Ni voyez rien d’autre qu’un manque d’affinités avec un genre que j’apprécie, mais pour lequel je reste relativement imperméable. J’ai tout de même passé un excellent moment, typé arcade, loin de mes carcans habituels.
Franz26 a dit (14 Décembre 2022 à 07:46)
Petit jeu d’action-réflexion sorti en 2017, Little Nightmares nous plonge dans un univers macabre en défilement horizontal, à la manière d’Inside histoire de citer la référence du genre. Mais si le titre de Tarsier Studio peut se targuer d’une ambiance horrifique exceptionnelle, il pèche par des approximations de gameplay dommageables.
D’un point de vue réalisation, Little Nightmares brille davantage par sa direction artistique que sa technique pure. La 3D s’avère de qualité moyenne, et le filtre granuleux qui accompagne les teintes grisâtres ne flatte guère nos rétines. Néanmoins, cela ne nuit en rien à l’atmosphère délicieusement lugubre du périple. Des cales aux cuisines, en passant par la soute ou les cabines, ce sont les environnements peu reluisants d’un sinistre paquebot qui officient comme terrain de chasse, au rythme de la houle. Timidement guidé par la flamme vacillante de son briquet, notre chétif avatar au ciré jaune va tenter d’échapper à ses geôliers. Entités humaines décharnées et belliqueuses.
La bande son vient conforter cette ambiance pesante, en s’appuyant grandement sur des bruitages angoissants. Bruits de portes, craquement de planchers, cris stridents, résonnances métalliques, etc… c’est tout l’attirail de l’horreur qui se met au service de la peur. Un régal. En résulte une escapade réussie sur la forme, qui prend aux tripes et installe une réelle sensation d’empathie pour ce petit être martyrisé. Sur le fond en revanche, Little Nightmares souffre de quelques imperfections.
Nous voici en face d’un jeu d'action-réflexion au gameplay volontairement minimaliste. Six, notre héroïne malgré elle, peut courir, s’accroupir, sauter, attraper des objets et activer des mécanismes avec la vivacité d’un mollusque. Une lourdeur accentuant la vulnérabilité de la petite fille, mais qui finit par peser sur le confort de jeu… notamment lors des phases de plate-forme, déjà pénalisées par une perspective souvent difficile à appréhender ! Heureusement, les checkpoints sont légion et la progression, très linéaire, accorde une place prépondérante à la résolution d’énigmes. Salles après salles, il faudra faire preuve d’observation et de logique afin de surmonter les défis. Un ensemble équilibré qui, malgré quelques bonnes idées, manque toutefois d’audace et d’originalité.
Les 3 niveaux du DLC « Secrets de l’antre » corrigent un peu le tir en proposant des casse-têtes plus diversifiés, et notamment tout un pan de coopération avec les petits êtres au chapeau pointu que vous avez le loisir de croiser durant votre périple. Mention spéciale au dénouement de cette aventure additionnelle, tout aussi brillant que dérangeant, portant de ce fait la durée de vie à une petite dizaine d’heures de jeu, récolte des collectibles inclus.
Bien qu’imparfaite, l’expérience proposée par Little Nightmares reste largement positive. Une croisière de l’étrange à vivre dans le noir total, sauf âmes sensibles, histoire de profiter à fond de l’atmosphère lugubre des lieux et de la poignante narration muette qui l'accompagne. Il me tarde désormais de m’essayer à la suite, planifiée dans mon agenda pour l’année prochaine.
Franz26 a dit (07 Décembre 2022 à 07:48)
Jeu indépendant développé par l’anonyme Tom Happ, Axiom verge est le fruit d’un travail de longue haleine. Des graphismes au game design, en passant par la bande son où le scénario, le monsieur a bâti son projet seul 5 ans durant ! Sorti en 2015 et acclamé par la presse et les joueurs, le succès du titre lui vaut une sortie physique sur tous les supports de la génération. Voyons-voir ce que nous réserve ce Metroidvania old-school.
Car d’emblée Axiom Verge surprend par son esthétique en pixel art, véritable hommage à l’ère 8 bits et à la saga Metroid, le rendu HD en plus. Un style rétro épuré porté par une direction artistique aux petits oignons, nous propulsant dans un monde biomécanique coloré des plus étranges. Notre héros, Trace, se réveille guidé par une voix mystérieuse à la suite d’une expérience scientifique ratée et va devoir percer les mystères de cette planète atypique. Entre cauchemars et réalité, à vous d’échapper à ce bourbier labyrinthique empli d’entités hostiles de chair et de métal.
Comme tout Metroidvania qui se respecte, Axiom verge apporte un soin particulier à son level design afin de justifier en douceur les allers et retours inhérents au genre. A ce niveau, le titre de Tom Happ impressionne de par la cohérence de ses maps, interconnectées avec intelligence et dévoilant leurs secrets au rythme des capacités acquises. Outre la quantité astronomiques d’armes disponibles, on retiendra surtout des outils incroyables comme la foreuse, le familier téléguidé ou encore le « dash-téléporteur » qui exploitent des mécaniques de jeu originales et portent l’aspect exploration à son paroxysme. Parcourir les dédales tortueux de cette mystérieuse planète se révèle donc un pur régal, conforté par une palette de possibilité dense indispensable à l’accumulation d’upgrades et bonus optionnels. La montée en puissance se ressent et offre quelques sensations grisantes.
Le gameplay peut également s’appuyer sur une maniabilité au poil, Trace se mouvant avec célérité et précision. Petit bémol au niveau des raccourcis directs d’armes, assez brouillons avec la DualSense, sans pour autant remettre cause une prise en main quasi parfaite. Et ce ne sera pas du luxe pour venir à bout des dangers en présence tant les niveaux regorgent de mobs retords ! Les boss ne sont pas en reste et, en sus d’impressionner de par leur taille, apportent une bonne dose de challenge (heureusement compensée par des salles de repos bien placées). On appréciera d’ailleurs le principe de sauvegarde automatique qui suit un trépas, vous renvoyant alors dans la dernière « safe-zone » visitée tout en conservant la progression intacte. Ce qui ne vous empêchera pas de vagabonder une quinzaine d’heures dans ces enchevêtrements de salles labyrinthiques avant de visionner les crédits de fin avec un pourcentage d’achèvement décent. Quant à en découvrir l’ensemble des secrets, c’est une autre paire de manches ! D’autant que certains sont abusivement bien camouflés… Flemme oblige, je me suis contenté d’un satisfaisant 81% d’items collectés pour une mappemonde explorée à 97%.
A l’image de la réalisation, le sound design d’Axiom Verge se veut très rétro, tant au niveau de ses musiques, typées « synthwave » mais néanmoins variées, que ses bruitages, volontairement criards. Un ensemble éclectique détonnant parfaitement adapté à l’univers SF-Fantastique décalé du titre, confortant ainsi une ambiance quasi hypnotisante !
Hommage solennel au genre et à la saga de Nintendo, maitrisé sur le fond comme sur la forme, Axiom Verge propose un périple généreux, jouissif et parfois innovant. Les rares imperfections susmentionnées (dont un boss final décevant) ne tarissent aucunement le plaisir de jeu, et malgré un marché saturé par l’offre il se hisse sans mal parmi les meilleurs Metroidvania de ces dernières années. Performance d’autant plus remarquable pour une œuvre indépendante. Amateur du genre : foncez !