Le Royaume des Abysses

Le début est très déroutant et très étrange. Limite, c'est un autre film. Ne vous arrêtez pas aux premières 45 minutes. La suite est amplement meilleure !
Ce film est un pur chef-d'œuvre. Les images si colorés, si magnifiques, si émouvantes font le gros point fort du film. Mais le scénario est également au rendez-vous.
Tout laisse à la réflexion, tout laisse à différentes interprétation de la fin (je l'ai vus avec deux autres personnes en plus dont une voie un message différent et une fin différente que celle que je pense.)
Les personnages sont doux, attachants, développés et nous font esquisser un sourire dans quelques scènes.
Je peux que vous dire que vous finirez le film en pleurant, ou au moins en étant ému, c'est obligé xD (et pas les petites larmes, les grosses)
C'est une expérience unique, à voir au cinéma et en 3d serait le top.
Chaque minutes passés durant ce film n'arrêtait pas de me faire des "ouah" et des "incroyable".
Préparez la boite de mouchoirs, pour ce film à la fois beau, poétique et aux messages forts...

PS : je ne conseille pas ce film aux enfants, certaines scènes peuvent faire peur ou choquer pour les plus jeunes, je pense qu'à partir de 12-13 ans serait le top !

J’avais envie d’aimer ce film ! C’était d’ailleurs bien parti avec la première phase qui contextualise la réalité d’une fille, Shenxiu, délaissée par son père au profit de son nouvel enfant et de sa nouvelle femme. Shenxiu s’entend bien avec cet enfant et la belle-mère semble lui apporter un peu d’amour mais pas suffisamment d’attention. Le jour d’anniversaire de Shenxiu, cette famille recomposée part en croisière mais le père a complètement oublié cette date et seul un message de service téléphonique le lui souhaite. On comprend en voyant les messages envoyés par la vraie mère de Shenxiu que celle-ci ne souhaite plus communiquer avec sa fille. Shenxiu part alors seule en exploration du navire, peu sûre d’elle et s’excusant de chacun de ses gestes. Elle arrive à une petite boutique-bazar et tombe sur un livre légèrement abimé du nom de « Restaurant des abysses » qu’elle feuillette sous le regard du vendeur excentrique qui est tout mielleux avec elle jusqu’à ce qu’il apprenne qu’elle n’a rien pour le payer et la vire de son stand sur un ton agacé. On se doute que ce livre et ce personnage auront leur importance dans la suite de l’histoire...Une nuit de tempête, la jeune fille sort et tombe à l’eau. C’est alors qu’elle dérive vers un monde fantastique où existent des créatures marines humanoïdes ainsi qu’un monstre aux nombreux yeux qui connaît la chanson de la mère de Shenxiu et un humain excentrique, propriétaire du restaurant d’un navire et ressemblant étrangement au vendeur du livre du monde réel.
Parallèlement à la recherche de la mère par sa fille avec comme seul espoir la créature aux nombreux yeux, on découvre le fonctionnement de ce restaurant qui fait énormément penser aux bains dans le Voyage de Chihiro, ce que je ne déplorerais pas si l’absurde des situations qu’on trouve dans ce restaurant était finement intégré au scénario (ex. Dans Chihiro : la scène de purification après avoir écrasé un ver maudit, c’est de l’absurde bien écrit qui est cohérent dans le monde du film et apporte un élément important dans le scénario). Et c’est là que je suis extrêmement déçu par le film. Les graphismes formidables et le potentiel du scénario de départ sont gâchés par un milieux de film (et très long ce milieu) saturé de gags visuels s’enchaînant à outrance. Le merveilleux et l’absurde qui m’ont enchanté dans d’autres œuvres fantastiques ont laissé place à un burlesque exacerbé et continu qui m’a complètement sorti de l’intrigue et de l’ambiance que ce film avait créé au départ. Quelques flashs pendant cette lourde partie du film nous montrent la tempête du monde réel, une bouée jaune, une main tenir le vêtement de la fille avec la voix du vendeur et on se doute que les événements du monde fantastique se déroulent en même temps qu’un drame dans le monde réel, et c’était une très bonne idée ! Mais c’est ce qui m’énerve d’autant plus quand je vois le potentiel gâché du scénario par ce milieu lourd ! J’ai soufflé quand l’ascenseur est monté jusqu’à l’étage 404, haha, j’ai compris la blague. Et je suis passé complètement à côté du moment où le vendeur commence à montrer de l’attachement envers la fille et que la glace est brisée par une blague (?) dont je cherche encore le sens, une histoire de chien. Misère, et la fin ! Elle était bien ! Et ça m’a encore plus exaspéré car, malgré la scène de reconstitution du réel par rapport au monde imaginaire qui étaient intrinsèquement liés, ça n’a pas marché sur moi car je n’ai pas trouvé les personnages cohérents...sauf la fille. J’ai trouvé ça très maladroit de mettre les paroles du père (« il faut que tu souries ») dans la bouche du vendeur imaginaire. Je comprends bien que les souvenirs de Shenxiu se mêlent car elle perd connaissance mais pour le spectateur, ça ne fonctionne pas. C’est mon avis mais je pense qu’il aurait été préférable que chaque personnage du monde réel soit représenté par un personnage ou un élément du monde imaginaire pour rendre le scénario plus digeste, que la figure du père soit uniquement représentée par ce (sagouin de) morse pilote. J’en veux au scénario car je n’ai pas été émue comme je le suis d’habitude pour ce genre de sujet. Qui est le scénariste, ce criminel ?! Et le clown du spectacle (oh on est plus à ça près avec l’humour de ce film), c’est cette phrase de fin écrite pour les spectateurs, Au secours !! Si vous prenez un sujet aussi important que celui-ci, ne le gâtez pas avec une surabondance de bêtise burlesque et prenez le temps de d’écrire un scénario digne du sujet d’un bout à l’autre ! L’absurde bien dosé oui, la négligence non ! Voilà ce que je retiens : un potentiel gâché. Et je m’en vais revoir le Voyage de Chihiro.