Benben a dit (12 Juin 2022 à 16:12)
Hissée au rang de monument du jeu vidéo, la licence Mass Effect devait se conclure en apothéose après une trilogie épique, et couler de paisibles jours. Mais quand Electronic Arts possède un aussi bon filon, l’exploitation jusqu’à plus soif est la seule option valable. C’est donc sans grande surprise que l’année où sortait Mass Effect 3, un nouvel épisode, mi spin-off, mi stand-alone, et re-mi spin-off derrière était annoncé.
Mass Effect Andromeda part du principe que peu après les évènements du deuxième jeu, une expédition nommée « Initiative », financée par des philanthropes pleins aux as, composée de 4 arches peuplées des races principales de la Voie Lactée, et d’une immense station orbitale nommée NEXUS, ait pris la direction de la galaxie d’Andromède. Pourquoi ? Par soif d’exploration, de découverte, et pour mettre derrière soi tous ses problèmes personnels, et tout recommencer.
Mais comme Andromède c’est pas la porte à côté, il va falloir prévoir un peu plus qu’une thermos d’eau et un sandwich pour le voyage. En effet, le trajet doit durer 600 ans, et le jeu démarre alors que l’arche dirigée par les Humains arrive à destination. C’est là que les problèmes commencent.
La galaxie d’Andromède est infestée par une espèce de saloperie cosmique, le NEXUS parti un an avant les arches est au bord de la révolution, les autres arches sont portées disparues, et les planètes qui devaient accueillir les colons sont peuplées d’extraterrestres hostiles. Bienvenue sur Terre en 2022 quoi.
Après le charismatique commandant Shepard, qui peut bien être le nouvel avatar avec lequel nous allons sauver le monde ? Nous contrôlons ici Scott ou bien Sara Ryder, de race humaine, occupant le poste de « Pathfinder », sorte d’éclaireur dont la mission est de rendre viable les planètes sélectionnées par l’Initiative.
Pour les habitué(e)s de la série, on ne sera pas en terra incognita, bien au contraire. En mission, Ryder sera accompagné de deux acolytes, sélectionnés parmi les membres de l’équipage du vaisseau TEMPEST, dérivé du NORMANDY. On rencontrera tout ce petit monde au fil du scénario, et comme d’habitude, on pourra tisser des liens avec chacun et chacune lors de missions dites de loyauté, qui ici servent surtout à débloquer la dernière compétence de nos frères et sœurs d’armes. On regrettera que l’équipage soit aussi peu charismatique, et finalement un fade copié/collé des coéquipiers des opus précédents.
Là où Andromeda n’est pas avare, c’est sur son écriture, et sur son contenu. C’est une véritable encyclopédie, doublée d’un immense roman de science-fiction. Et si le récit n’est hélas pas très prenant, on ne pourra que louer sa qualité globale. La trame principale n’est en effet pas très surprenante, les antagonistes sont juste méchants pour être méchants, MAIS… Le récit est cohérent, plein d’embranchements, et surtout, il bénéficie de riches intrigues secondaires. Dommage qu’il ne bénéficie pas de la même subtilité que ses prédécesseurs. Par exemple, il est regrettable que la galaxie d’Andromède soit aussi similaire à la Voie Lactée en matière de civilisations. On va y retrouver des humanoïdes, dont les sociétés sont régies à l’identique des modèles que l’on connaît déjà.
Le gameplay reprend les bases de Mass Effect 3 et met l’accent sur l’action/exploration au détriment d’un aspect RPG réduit à son plus simple appareil. Certes on choisit les compétences de notre avatar, ainsi que son équipement, mais c’est à peu près tout. Le concept d’alignement bon/mauvais semble ainsi avoir complètement disparu malgré quelques QTE (Quick Time Events) qui, si ils ont de l’influence sur le scénario, ne feront pas de Ryder un type sympa ou un sacré connard.
Les combats sont (très) nombreux et sont l’occasion de faire parler la poudre sans filtre. D’énormes défouloirs lors desquels il sera possible d’expérimenter toutes sortes d’armes et de pouvoirs viennent rendre cet aspect plutôt ludique et divertissant. En effet, ici on est pas enfermés dans une classe, on peut très bien avoir un personnage calé à la fois sur les armes, les pouvoirs techniques, et biotiques. Mais il y a tellement de fusillades qu’au bout d’un moment, on préférera les esquiver. D’ailleurs, les boss sont très rares, et hélas, le seul qui ait un semblant d’intérêt est réutilisé pas moins de 3 fois, sans la moindre once de changement dans la tactique à adopter pour l’éliminer.
Qui dit Mass Effect dit exploration de planètes. On se souviendra des phases archi-chiantes de scan ou d’analyses en orbite de moult astres dans la trilogie originale… Ici on a à mon sens un juste milieu même si il reste inutilement chronophage de se taper les dizaines de planètes que compte le jeu. Dans chaque système stellaire, cinq ou six corps célestes sont à découvrir, avec parfois des ressources à miner ou bien des anomalies à détecter. Cela se fait assez rapidement, sans avoir à passer sur chaque pixel, heureusement.
Certaines planètes, qui font partie du scénario, sont à explorer directement depuis le plancher des vaches. On y trouvera des quêtes à foison, des ruines à découvrir, des minerais ou des plantes à analyser… Si vous vous souvenez du véhicule tout-terrain MAKO de Mass Effect, il est ici remplacé par le NOMAD, une version améliorée, qui fera fi de toutes les lois de la physique, mais qui permettra de se déplacer rapidement dans les vastes étendues désertiques, enneigées, rocailleuses, etc.
Abordons maintenant les aspects techniques et visuels du jeu.
Mass Effect Andromeda peut se vanter d’être un beau jeu, même en 2022, cinq ans après sa sortie. La palanquée de patchs correctifs aidant forcément. Le seul bémol artistique concerne l’animation des visages qui donne l’impression de voir parler des poupées de cire sans âme. Sauf à de rares occasions où les expressions sont bien retranscrites, la plupart du temps le résultat est au mieux risible, au pire gênant.
La direction artistique n’a pourtant pas à rougir, même si certains visuels sont repris des premiers jeux notamment sur le NEXUS. Les planètes sont magnifiques, les effets de lumière sont saisissants, et certaines zones sont carrément époustouflantes, comme le spatioport de Kadara.
Mais techniquement, ce jeu est bourré de bugs. J’en ai enregistré quelques uns durant ma partie, ils sont aussi improbables qu’inexcusables. On a par exemple un membre d’équipage qui s’envole, un autre qui se dédouble, ou encore la map qui devient dingue.
Pour rester sur les trucs qui énervent, quelques choix de gameplay sont absurdes, comme le fait que le personnage d’IA embarquée avec notre avatar vienne sans cesse commenter les changements de température extérieure, alors qu’un message apparaît déjà sur l’écran. D’ailleurs, j’ai trouvé affreusement lourd le fait que les armures ne protègent pas du froid (-40°C) ou du chaud (+50°C), et obligent le joueur à se mettre de temps en temps à couvert pour ne pas crever.
Une certaine redondance lors des missions qui demandent d’enquêter enlève vite l’intérêt de toute recherche sur les zones à explorer. Il suffit de bêtement activer le scanner sur une zone pour trouver des indices sans avoir à réfléchir. Les seules énigmes du jeu consistent en des… sudoku… oui des sudoku, permettant d’activer des reliques. On a vu plus ludique comme mécanisme !
Côté musique, il n’y a hélas pas vraiment de thèmes à retenir. On est affreusement loin des compositions de David Kates et Jack Wall qui ont officié de main de maître sur les trois premiers volets. Tiens un détail rigolo, c’est que sur le NEXUS, la boite de nuit est très proche du laboratoire de sciences appliquées. Et depuis ce fameux labo, devinez ce qu’on entend ? La musique de la boite de nuit. Paye ta station spatiale avec des murs en mousse. Les armures doivent êtres faites du même matériau.
Le jeu propose une partie « gestion ». En effet, il sera possible de créer des armes/armures/améliorations grâce à des points de recherche gagnés sur le terrain en scannant tous azimuts l’environnement. Mais aussi, en remplissant des missions, et en améliorant les conditions de survie du NEXUS, on pourra débloquer des points de compétences à attribuer sur des améliorations scientifiques, ou militaires, ou commerciales, donnant quelques bonus. Enfin, on pourra envoyer au casse-pipe des équipes de mercenaires, sur des missions virtuelles, afin de rapporter un peu de loot au bercail.
Riche en contenu, Mass Effect Andromeda a de quoi distraire pendant une grosse centaine d’heures sans se fouler. Les quêtes annexes sont légion, et si certaines vous demanderont d’enfiler votre plus bel uniforme de livreur, beaucoup sont vraiment intéressantes, peut-être pas dans leurs mécaniques qui se résumeront souvent à aller casser des bouches, mais plutôt dans leur écriture, et dans les choix moraux qu’ils proposent, ainsi que sur les répercussions que ceux-ci peuvent avoir.
Peut-être par manque d’ambition, ou par manque de compétences dans l’équipe créative, Mass Effect Andromeda souffre de la comparaison avec ses grands frères, et ne parvient pas à se hisser à leur niveau. On est loin du souffle épique de « Suicide Mission » et on ne s’attache pas aux personnages qui manquent de nous intéresser malgré leur background riche. Si le jeu est immense et demande énormément d’heures avant d’en voir le bout, disons que le temps paraîtra parfois bien long.
Mijak a dit (09 Juin 2022 à 13:08)
Un JRPG que je n'ai pas pu trouver en français (visiblement il est arrivé en Europe mais semble pas avoir été localisé en fr, comme beaucoup de jeux, c'est bien chiant), donc en anglais :/ Du coup pour ma part ça me rebute un peu pour le lore (ces chapitres infinis de bouquins ou les discussions inutiles avec des PNJ, choses que j'apprécie d'habitude dans les jrpg).
Autrement, un JRPG assez classique dans le gameplay (compétences diverses, objets, équipement, auberges... à ça s'ajoute un système de cuisine pour faire ses propres plats qui serviront de potions). Les combats se passent sur une grille, donc l'emplacement a son importance dans le côté un peu tactical (mais vraiment un peu), puisqu'il sera possible de faire des AOE, etc.
La vitesse du PJ est rapide, ce qui contrebalance les grandes distances qu'il faudra parcourir. Au final on a un jeu assez rapide, et qui n'utilise pas les combats aléatoires mais disposés sur la map (à éviter ou à combattre, avec parfois des mobs agressifs). La possibilité de fuir un combat sans malus ni taux d'échec rend le procédé assez trivial. De même, le jeu n'a pas de game over qui nécessite de recharger, puisqu'un échec sera suivi d'une proposition de "réessayer" le combat.
Visuellement je suis pas fan, on est dans une sorte de Ys du passé, le côté persos chibi (sprites 2D sur décor 3D) et vue isometric-oïde (fixe, l'angle vertical et le zoom restent les mêmes). La caméra peut être pivotée, ce qui n'est pas rien mais parfois est un peu chiant pour s'orienter, quand elle se met toute seule dans un angle inattendu (où est le nord ? le sud ?). Musicalement aussi, rien de transcendant, très synthétique, mais ça fait le taf.
Chose étrange aussi ; les décors sont plutôt "inutiles". Ils sont beaux et détaillés, surtout les intérieurs, mais là où par exemple dans un autre JRPG on aurait des coffres ou des trucs à ouvrir pour trouver du loot, ici les maisons n'ont que des PNJ ou parfois rien du tout, juste du décor ; au bout d'un moment on comprend que ça ne sert à rien de visiter, hélas. Il n'y a pas de coffre dans les zones paisibles ; seulement quand il y a des mobs dans le coin.
Côté histoire, hélas on se tape pendant les premières heures du missionnage chiant de la guilde d'aventuriers qu'on vient de rejoindre (chose qui reviendra, mais les variations d'environnement et de situations sont assez grandes). Seulement après l'histoire commence, et l'intérêt m'a alors attrapé, et j'ai enchaîné les heures. Les persos n'ont rien de très original - ça reste un jrpg - mais l'histoire s’approfondit surprenamment sur une base politique et humaine principalement, sans la facilité habituelle très classique des JRPG du type qui veut réveiller un ancien dieu machin truc et qu'on se tape du début à la fin.
Les clichés du jrpg sont là cependant : un héros taciturne, une héroïne impulsive, une healeuse, une clone de Quistis... (à ceci près que, chose étonnante pour un JRPG, le perso principal est une fille).
Le jeu est TRÈS verbeux, raison pour laquelle sa traduction en anglais a tardé ; il y a beaucoup de texte, et le temps de jeu est principalement de la narration, avouons-le (avec un affichage des visages et des émotions a côté des dialogues, façon visual novel). Mais moi j'aime bien les histoires alors ça me plaît, même si, comme j'ai dit, l'anglais rend ça parfois fatigant.
La fin de l'intrigue avait été prévue pour une deuxième partie, qui sera "Trails in the sky SC" (Second Chapter) et qui poursuite l'intrigue (car elle n'est pas résolue), à quoi enchaînera une troisième partie ("The 3rd") qui est plus un épilogue mais ne reprend pas les héros Joshua et Estelle mais d'autres introduits dans le second.
Bref, un jeu qui est objectivement pas fou mais de mon ressenti très prenant (une journée avec 10h dessus, c'est assez rare pour moi).
[spoiler] Hélas aussi j'avais direct spotté le grand méchant, le Prof Alba, qu'on rencontre au début sur la tour près d'un artefact ancien. Là pour le coup c'est un méchant assez archétypal dans un cadre très JRPG fantasy. Du coup j'ai pas du tout été surpris quand à la fin il se révèle. [/spoiler]
PS : par contre, le fait que les quêtes soient limitées dans le temps (sans qu'on sache laquelle est à faire vite et laquelle n'est pas si pressée que ça) et que le scénar ne te laisse parfois pas jouer librement pendant loooongtemps, fait qu'on peut rater beaucoup de quêtes. C'est très chiant.
PikamTheFirst a dit (06 Juin 2022 à 18:20)
Après avoir fini lis 1, cet opus est vraiment a une année lumière du premier du nom...
PikamTheFirst a dit (06 Juin 2022 à 18:15)
Premier jeu que mon copain m'a permis de jouer. Je le voulais tellement ! Et je ne regrette pas du tout, l'histoire est excellente. L'ambiance de part sa photographie et ses musiques est merveilleusement mélancolique. On est happé dedans délicieusement touchante. Malheureusement avec du recul, ce jeu n'est pas exempt de défauts. Je regrette qu'il n'y ait que deux fins possibles pour un jeu à choix, surtout qu'il n'y en a qu'une seule de vraiment développé, l'autre est vraiment décevante. C'est dommage aussi que les personnages ne soient pas plus attachant que ça et qu'on ne soit au final pas si libre que ça. Malgré tout, l'histoire est vraiment bien et se joue agréablement.
z0rr0 a dit (01 Juin 2022 à 12:37)
Une ambiance à la Bioshock mais pas à sa hauteur !
Terminé avec Arthur en difficile.
Mijak a dit (01 Juin 2022 à 03:15)
J'y ai joué sur (émulateur) PSP par facilité, un vrai plaisir. La sensation de vitesse des Burnout est toujours présente, les défis variés et très nombreux, ainsi que les voitures.
Pour ceux qui connaissent la licence, le gameplay est connu.
Pour les autres ; il s'agira de faire les PIRES trucs en course (drift, accidenter les adversaires, rouler à contresens... et bien sûr faire des "burnout") pour gagner de la nitro et des points.
Les défis pourront concerner la vitesse, la course proprement dite, mais parfois en éliminatoire, en contre la montre... ça peut aussi concerner les points, les burnouts à enchaîner. Bref il y a de quoi faire, et le tout progressivement, en commençant par des défis faciles, et au plus on avance dans les paliers de défis, au plus ça devient exigeant...
Mijak a dit (01 Juin 2022 à 03:03)
Une sorte de sous-Burnout (le drift qui file du boost, une maniabilité arcade similaire...) mais dans des circuits plus "à l'anciennne". Hélas, relativement peu de contenu, et tout est donné au départ (sauf les cosmétiques) donc niveau incitateur c'est pas ça.
Ça me rappelle juste à quel point Horizon Chase Turbo était bien.
Après le jeu se limite à l'essentiel, la sensation manette en main est très bonne, les musiques sympas (c'est pas NFS quoi), et le visuel... bon, c'est pas fou (ce côté aplats de couleur dans du low poly je suis pas fan) mais c'est honnête.
Mijak a dit (31 Mai 2022 à 20:28)
J'ai testé brièvement, mais pas mon truc, j'ai pas accroché, ni au gameplay ni au scénar. Pourtant j'aime Batman, que ce soit dans les films, séries, comics. M'enfin bon, c'est comme ça.
muze a dit (31 Mai 2022 à 15:07)
Concept très sympa qui m'a séduit plus que je m'y attendais ! Par contre, je ne regrette pas de l'avoir acheté en soldes parce que la durée de vie est franchement limite. J'ai l'impression de l'avoir terminé pile quand je commençais vraiment à m'investir.
Franz26 a dit (31 Mai 2022 à 07:42)
En admirant les premiers visuels du titre, exposant une flore verdoyante emplie d’oiseaux qui gazouillent, on comprend d’emblée que Kena : Bridge of Spirits va séduire les amoureux de la nature et de fables mystiques. Ode féérique au message écologique évident, le titre d’Ember Lab n’en oublie pas d’être un jeu vidéo avant tout. Et quel jeu mes amis !
Avant d’aborder le fond du sujet, concentrons-nous sur la forme. Kena : Bridge of Spirits exhibe une esthétique somptueuse étayée par une direction artistique tout aussi exceptionnelle. Grâce à une 3D propre fourmillant de détails, de magnifiques environnements colorés prennent vie et offrent quelques panoramas grandioses. Un véritable enchantement visuel, bijou d’animation digne d’un Pixar des grands jours. En terme d’atmosphère on se rapproche davantage d’un Ghibli et de certaines œuvres de Miyazaki, Princesse Mononoke en tête. En effet, impossible de ne pas faire le parallèle avec le chef d’œuvre du Japonais : nature en proie à la corruption, divinités et énergie naturelle au cœur de l’intrigue, etc… D’ailleurs les « Rots », petits ectoplasmes à collectionner et liés à vos pouvoirs, renvoient clairement aux esprits de la forêt de Princesse Mononoke. Ils accompagneront Kena durant toute l’aventure, se matérialisant et s’amassant à vos côtés en temps réel.
Les premiers pas dans l’univers de Kena : Bridge of Spirits laissaient pourtant craindre un trop plein de classicisme. Notre jeune fille, guide spirituel de son état, cherche à restaurer l’équilibre de la forêt afin de sauver les esprits tourmentés du village, corrompus par un mal mystérieux. Dans les faits, nous voici en présence d’un action-aventure traditionnel axé sur l’exploration, avec son lot de collectibles, saupoudré d’une pincée d’énigmes et de plates-formes. L’aventure commence donc tranquillement, en posant les bases d’un gameplay assez simpliste aux premiers abords. Mais la donne change rapidement, et très vite Kena va développer de nouveaux pouvoirs qui renforceront grandement l’aspect ludique du titre. Passée quelques heures de jeu l’alchimie prend forme, soutenue par une sensation d’exploration grisante. Car la découverte d’une nouvelle zone se révèle toujours passionnante, et le monde de Kena forme un ensemble cohérent laissant une grande liberté au joueur. Un modèle de level design, si bien que l’on s’écarte naturellement de la trame principale afin de fouiller les moindres recoins des environs. Recherche largement facilitée par la présence de téléporteurs.
Equipé de son bâton magique, Kena distribue les mandales tel un maitre d’armes mais peut aussi compter sur de mystérieux pouvoirs : arc, champ de force protecteur, coups spéciaux, etc…, c’est un arbre de compétences limité mais bien équilibré qu’il faudra apprivoiser... car des boss redoutables se dresseront sur votre route ! Ils nécessitent souvent plusieurs essais et une maitrise parfaite de votre avatar avant de mordre la poussière. Esquive et sens du timing se révèlent donc essentiels, d’autant qu’une caméra virevoltante et un système de lock foireux viennent ternir un gameplay sinon très plaisant.
Nanti de mécaniques de jeu efficaces, Kena : Bridge of Spirits ne laisse rien au hasard. La musique parachève la crédibilité du voyage, en proposant des thèmes somptueux accompagnés d’un sound design travaillé. En résulte une ambiance sonore d’orfèvre, fortifiant cette sensation d’onirisme et d’acte fusionnel avec la nature (Nb Gon : non mon cher, sodomiser des écureuils sauvages ce n’est pas la même chose…).
Quinze à vingt heures de jeu sont nécessaires afin de résoudre l’intégralité des mystères de Kena : Bridge of Spirits. Un constat frustrant tant le titre nous immerge avec dévotion dans son monde enchanteur ! C’est ainsi que, happé par l’écran, nous voici suspendu hors du temps dans un état de transe onirique où s’entremêle émerveillement naïf et mélancolie positive. Pardonnez-moi cette flagellation philo-poétique à deux balles, mais vous avez compris l’idée générale : si Kena : Bridge of Spirits n’a rien d’une révolution, il apporte un vent de fraicheur exquis et s’impose comme un petit chef d’œuvre du genre.