Tu ne mentiras point

Le film et les personnages baignent dans une torpeur assommante, histoire de surligner la dépression dans doute mais ça tue toute l'émotion... Le sujet du film apparaît de ci de là entre deux traumas de l'enfance évidemment ! Une catastrophe.

La fin était un peu abrupte (même si beaucoup plus justifiée que dans la plupart des films usant de la même mécanique), mais en dehors de ça, j'ai trouvé que c'était un très beau film !
Lent, oui, mais justement, c'est un récit qui évolue tout en subtilité, à l'image du personnage principal : discret, mais rempli de tendresse.

Le message du film est fort, puisqu'on parle ici d'omertà, mais aussi d'empathie et de compassion véritable. C'est un message important, et très bien mis en scène à travers cette histoire vraie et terrible de ce couvent irlandais, et toujours d'actualité d'une façon ou d'une autre.
Il y a aussi une très belle inspiration Dickens pleinement assumée, ce qui ajoute une certaine poésie au film.
Quant aux acteurs, ils étaient tous excellents, à commencer, évidemment, par Cillian Murphy, particulièrement émouvant dans ce rôle d'un homme vibrant de compassion dans un monde qui ne le permet pas.

Dans l'ensemble, c'est une très belle surprise qui fait chaud au cœur malgré la violence dépeinte.

C'est... sombre, dans tous les sens du terme, photographie, scénario, sujet difficile.
Cependant, le film arrive à exprimer des idées et une émotion forte en étant peu bavard. Le pouvoir des non-dits est assez impressionnant, et il ne mâche pas le travail de réflexion/compréhension du spectateur, ce qui fait vachement du bien après une overdose de films pas très subtils.