Perfect Blue

Comme les trois quart des fois où je commence un film avec des à priori négatifs, j'en ressors plutôt agréablement surprise...

Pendant les premières minutes de ce film, on pourrait penser qu'il s'agit d'un scénario ultra prévisible, bâti autour d'une thématique pas franchement originale : la reconversion d'une chanteuse. Et finalement, Perfect Blue se métamorphose petit à petit en une oeuvre délicieusement psychologique.

D'un point de vue actuel - et notamment après des films comme Black Swan - la mise en scène d'une actrice dont le rôle se confond avec l'existence ne s'impose plus comme un sujet transcendant. Mais Perfect Blue garde, malgré les années, ses particularités propres : par exemple, lier cette confusion à une affaire criminelle, ou encore la vision des proches et fans de Mima par rapport à sa carrière.

Ce détachement partiel de la protagoniste permet à la fois au film d'explorer et de questionner le monde du show-biz, en même temps qu'il nourrit l'intrigue policière. Au fil de l'histoire, on en vient à soupçonner bon nombre de personnes d'être le harceleur de Mima, de façon si convaincue parfois qu'on en vient à craindre une fin évidente. Or, le dénouement, quoi qu'il pourrait paraître un peu facile, s'avère suffisamment surprenant et, à bien à regarder, plusieurs détails plus ou moins subtilement glissés au cours du scénario lui donne toute sa pertinence.

Perfect Blue est l'une de ces œuvres qui vous retournent le cerveau. Et on en redemande !

Il va falloir que je le revoies dans quelques mois parce que je pense ne pas en avoir vu tout le potentiel.

Amateur de films d'animation japonais ou non, il faut avoir vu Perfect blue.

L'intrigue, l'animation, les personnages, tout est maitrisé. Honnêtement un des meilleurs films à énigme/thriller que j'ai pu voir.

Vous pouvez y aller les yeux fermés !

La fin plus terre à terre est presque dommage au vu du tournant du milieu du film qui efface complétement notre perception du réel,.
C'est vraiment très bien fait, on nous mets dans la peau de Mima et on est plus capable de discerner le vrai du faux, le rêve de la réalité.
C'est très réussi !

Okay... Heu... J'ai besoin d'aller consulter mon thérapeute.

J'ai adoré Black Swan et mon amie en animation m'a tannée pour que je regarde Perfect Blue en raison des ressemblances entre les deux œuvres. Et... C'est triste à dire, mais j'ai préféré Black Swan, dont je trouvais la narration plus nette.

Ceci dit, Perfect Blue n'a pas à rougir, c'est un excellent film d'animation avec une identité visuelle à tomber par terre. Vrai thriller psychologique, tout dans cette oeuvre transpire le malaise, le glauque, le sale, tout en étant d'une élégance maîtrisée. C'est sûr que ça ne laisse pas indifférent.

Ce film, au-delà de parler de schizophrénie/de dédoublement de la personnalité, qui, en soi, est déjà l'aspect le plus fascinant du scénario, aborde aussi d'autres thèmes avec brio : la santé mentale, les revers de la célébrité, l'hypersexualisation des femmes, le fait de se perdre soi-même. On a quand même des scènes d'une grande violence - attention aux âmes sensibles. Tous les personnages masculins ou presque sont difformes, laids : sans doute pour incarner visuellement la laideur de leurs vices. Ca rend la détresse de Mima encore plus tangible, qui se sent forcément de plus en plus souillée et de moins en moins en phase avec elle-même.
Perfect Blue, c'est aussi ça : une ribambelle de choix artistiques bien pensés.

Le seul reproche que je fais à ce film, c'est que sous prétexte de parler de schizophrénie avec une héroïne qui perd de plus en plus pied avec la réalité, beaucoup de scènes sont incompréhensibles et peu logiques au vu de son dénouement. [spoiler] Je fais référence au personnage de Rumi qui est un peu le grand plot twist (raté) du film. Je pressentais un peu qu'elle allait être utile au scénario au vu de son histoire personnelle. J'apprécie qu'elle soit un peu le miroir de Mima, au point de souffrir du même trouble qu'elle. Mais en même temps, le fait qu'elle se prenne pour Mima ajoute des problèmes : par exemple, on ne sait pas, quand Mima a certaines de ses hallucinations, si elle avait affaire à Rumi ou Mima. Il y a par exemple une scène, où Mima se voit chanter avec son ancien groupe. On sait que ce n'est pas une hallucination au vu des réactions des autres membres et du public. Mais si c'était vraiment Rumi en pleine crise, ça se serait vu et su ? [/spoiler] Le flou scénaristique est une bonne chose si, et seulement si, il est bien fait, et ce n'est pas toujours le cas.

La fin est un peu mid selon moi en plus. Elle laisse un peu perplexe.