Détails

Date de sortie FR

8 novembre 2017

Date de sortie

1 avril 2016
Sources
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Synopsis

Margaret, quadragénaire divorcée, vit seule à Dublin. Elle tente de faire face à la disparition inquiétante de son fils. Un soir, après le travail, elle porte secours à Joe, une petite frappe de 17 ans. Cette rencontre va bouleverser sa vie… (Source : themoviedb)

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Casting

Commentaires (1)

  • avatar Fafette
    10 / 20Le 19 Mai 2025 à 23:42Fafette

    Bon... J'avoue que je ne sais pas trop comment réagir à ce que j'ai vu. Je ne m'attendais pas à ça, et je n'avais peut-être pas le recul nécessaire face à ce film, je l'admets. Malgré tout, je vais quand même essayer de formuler un avis.

    Déjà, je suis tombée un peu par hasard sur ce film et en voyant le nom de Barry Keoghan que j'adore, j'ai voulu tenter. Et en ce qui le concerne, aucune déception, c'est un acteur très talentueux qui joue son personnage avec une grande finesse. Il incarne ici un adolescent sans repères, confronté à la violence de la rue et aux mauvaises influences tout en n'ayant finalement besoin que de la présence d'une mère, sans réellement savoir comment y réagir. Honnêtement, c'est un personnage très touchant et bien écrit, et j'ai envie de dire qu'il sauve le film. (Si j'ai mis la moyenne, c'est pour lui.)

    Parce qu'en ce qui concerne la fameuse Margaret, interprétée par Rachel Griffiths, je suis plus mitigée. Dans le fond, je comprends l'idée derrière le personnage. On parle ici d'une femme qui n'a jamais été présente pour son fils, le regrette maintenant que c'est trop tard, et projette ce regret sur le gamin paumé qu'elle recueille. C'est une bonne base.
    Mais... Je vais spoiler un tout petit peu, parce qu'il faut bien savoir de quoi il en retourne : quand le petit Joe se met à l'aguicher, elle n'est pas contre. Pas contre du tout. (Et encore, "aguicher", c'est un bien grand mot... Le plus gros vient d'elle-même sans jamais se soucier du consentement.) Et on va me dire que je suis trop sensible, mais mince quoi, c'est un ado de 17 ans sur lequel elle projette son fils, c'est glauque ! (Alors qu'il aurait suffi de le vieillir d'un an pour que ce soit légèrement moins glauque... Légèrement, parce que ça n'aurait justifié en rien la façon dont cette relation est traitée dans le film. Joe est clairement dépeint avec la vulnérabilité d'un enfant perdu.)

    En fait, je pense comprendre où la réalisatrice veut en venir, en développant une sorte de complexe d'Œudipe chez Joe et un complexe d'Œdipe inversé (je ne sais pas si ça a un nom) chez Margaret pour mettre leur souffrance en miroir. Mais non seulement je ne suis pas convaincue de la pertinence (surtout qu'il y a une grosse différence en terme de responsabilité entre un ado qui fantasme sur une femme mure et une femme mure qui fantasme-et plus-sur un ado), mais en plus, la mise en scène insiste lourdement sur ça, lourdement au point que j'en étais mal à l'aise.

    En y réfléchissant, je pense que le principal problème est que j'ai eu trop d'empathie pour Joe, ce qui fait que je n'ai pas réussi à en avoir pour Margaret. Ce qui est, je pense, humain quand on est face à une situation comme celle-là. Voir un ado en détresse se faire exploiter de la sorte par une femme adulte, peu importe la souffrance de la femme, ça fait mal au cœur. Et c'est pour ça que je n'arrive pas à les mettre sur un pied d'égalité, leur situation est fondamentalement différente et on reste du côté de la mauvaise personne. Un film avec Joe comme protagoniste m'aurait sûrement beaucoup plus émue (et il l'aurait davantage mérité au vu de son vécu-en fait, c'est typiquement le genre de personnage très bon en lui-même mais coincé dans un film qui ne le met pas suffisamment en valeur, et il n'y a rien de plus frustrant).
    Il y a tout de même un passage vers la fin que j'ai trouvé très beau, et dans son ensemble il semblerait que la fin, dans une certaine mesure, aille dans mon sens (et encore...), mais ce n'était pas suffisant.

    Dans tous les cas, ça n'aurait pas été un grand film (la mise en scène est très pauvre, sûrement par choix, mais trop de sobriété peut parfois tuer la sobriété), mais il avait de bonnes idées et aurait pu être un film émouvant à sa manière, mais là, j'ai ressenti un vrai malaise, sûrement bien plus grand que ce qui était attendu. Je reste sur l'idée que Barry Keoghan porte le film sur ses épaules (j'avoue que je n'ai pas été transcendée par le jeu de Rachel Griffiths qui n'était pas mauvaise mais assez monotone).

    Je me permets un petit ajout avec du recul : après avoir pu davantage réfléchir à ce que j'ai vu, je pense être davantage capable de résumer mon problème avec ce film. C'est que le film n'est pas simplement ambigu au point de provoquer un malaise. C'est qu'il met en scène une femme d'une quarantaine d'années ayant déjà eu un comportement problématique par le passé (l'abandon de son fils), qui projette tellement sa souffrance sur un adolescent ramassé dans la rue (littéralement) qu'elle se met à l'exploiter psychologiquement, émotionnellement et physiquement. Car oui, ce qu'on voit, c'est une forme très claire d'abus. Et non, la souffrance de la femme ne l'allège à aucun moment de sa responsabilité.
    Le film aurait réellement dû être du point de vue de Joe, du point de vue de l'adolescent en immense détresse dont la vulnérabilité est exploitée par une femme instable. Au lieu de ça, on le voit servir de catalyseur au développement d'une femme adulte qui ne mérite À AUCUN MOMENT notre sympathie. On n'exploite jamais son traumatisme en profondeur, tout tourne autour de Margaret, c'est grave. Plus que simplement frustrant, c'est grave.

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