Ce film est présenté en Compétition au Festival de Cannes 2023.
Dans un village isolé d’Anatolie.
Samet, jeune professeur célibataire, finit son service obligatoire en espérant être nommé à Istanbul. Son affectation manquée, il perd alors tout espoir d’échapper à la vie morose dans laquelle il semble embourbé. Mais sa rencontre avec Nuray, professeure comme lui, va peut-être lui permettre d’aller au-delà de ses idées noires et de ses appréhensions.
(Source : Allociné)
Rôle principal
Rôle principal
Rôle principal
Rôle secondaire
Non renseigné
Merci à Lady P. Crawley qui a créé cette fiche
Un chef d'œuvre de sensibilité, de profondeur, et de finesse sur la complexité de l'âme humaine. Bravo.
Meilleur que « Wintersleep » à mon avis.
C'est moins pontifiant que Winter sleep ! Une idée idiote au mitan du film nous a bien fait rire...
Ça va sembler dur, j'en ai conscience, mais j'ai trouvé ce film d'une prétention... Pourtant, sur le papier, il avait tout pour me plaire. Un film sur l'humain, sur sa quête de compréhension du monde, sa relation aux autres, tout ça avec une promesse de magnifiques images et d'une profonde sensibilité... Ça fait envie. Et j'ai essayé de me plonger dans le film, vraiment. Pendant les deux premières heures, sans être transcendée, j'ai voulu croire qu'il avait quelque chose de vrai à me raconter.
Mais là est arrivée la dernière heure, et c'est là que j'ai décroché. Mais complètement pour le coup. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé à quel point le film était structuré comme une sorte de monologue du cinéaste répété par les acteurs sans être réellement vécu, sans âme, sans rien. C'est vraiment quand l'histoire a mis un bon coup de frein pour passer je ne sais combien de temps sur une discussion politique/idéologique entre les deux protagonistes (avec deux positionnements volontairement extrêmes) que j'ai réellement compris que le film n'avait pas pour ambition de faire réfléchir sur la condition humaine avec toute la poésie qu'il semble chercher à revendiquer. Enfin, dans un sens si, mais... Il nous mâche tout le travail. Pas besoin d'essayer de comprendre les personnages, ils nous disent tout d'eux-mêmes dans de trèèèès longs dialogues dépourvus d'émotion. Pas besoin d'essayer de comprendre la complexité des différentes visions, parce que pareil, on nous dit tout. Tout le film est comme ça, je m'en suis juste rendue compte quand c'est devenu plus que flagrant et j'ai trouvé ça agaçant au possible. Je ne suis pas stupide, on peut laisser les silences, les non-dits, les sous-entendus parler d'eux-mêmes. Là, ça m'a paru moralisateur au possible (peut-être involontairement), et ça c'est quelque chose qui a tendance à me taper sur les nerfs.
Et si ça m'agace autant, c'est parce que j'en ai vu des œuvres sur la condition humaine, sur la complexité de l'humain et des relations, y compris dans un contexte politique. J'ai vu des œuvres de ce genres absolument magnifiques qui m'ont touchée en plein cœur, pas besoin de longs dialogues pour ça. Laisser le spectateur ressentir, laisser les personnages exister, laisser les images parler, tout ça, c'est déjà énorme et ça peut apporter une très grande profondeur, une belle profondeur, sans donner l'impression de faire la leçon. C'est parce que j'ai ces œuvres en tête, certaines qui n'ont jamais été reconnues à leur juste valeur, que je me dis que ce film-là a joué la carte de la facilité en plus de prendre ses spectateurs pour des idiots incapables de réfléchir par eux-mêmes, et c'est injuste par rapport aux oeuvres qui ont fait un vrai travail.
Et ça, c'est sans parler de ce passage méta (que je ne vais pas détailler ici pour éviter le spoil) totalement absurde qui arrive sans crier gare et disparaît aussi vite qu'il était venu (c'est peut-être là que j'ai arrêté de croire que le film me respectait vraiment en tant que spectatrice-non parce qu'avoir le récit qui, sans raison apparente, est presque en train d'agiter une pancarte "coucou, pour rappel, c'est une fiction, soyez pas trop investi dans ce qui se passe" au bout de plus de 2h de film puis faire comme si rien ne s'était produit, c'est se moquer du monde je suis désolée), ou le message de fin avec lequel je ne suis pas forcément d'accord (enfin ça, c'est subjectif), ou l'intrigue qui se perd complètement en chemin...
Cela dit, parfois les images sont très belles, et je comprends bien que le film a essayé de raconter quelque chose de beau. Je m'énerve peut-être un peu injustement mais j'ai eu un ressenti bizarre au fil de l'histoire, un manque d'âme, vraiment. Je suis dure, mais ce n'est pas pour descendre le film, il a ses qualités, mais je m'attendais à quelque chose de magnifique et... Ce n'était pas ça, je suis déçue.
(Et pour rajouter une dernière petite chose : peut-être que c'est moi qui ait mal compris l'intention du cinéaste, mais j'ai été parfois très mal à l'aise, sans détailler, on a par exemple le personnage principal qui met une ado sur un piédestal puis se met à la diaboliser quand elle le déçoit, puis se met à projeter de nouvelles visions semi-idéalisées (mais aussi, paradoxalement, très cyniques) sur elle... Et ça, ce n'est qu'un aspect parmis tant d'autres. J'ai noté plusieurs moments où je me suis sentie en désaccord total avec ce qu'on nous montrait/disait (y compris en ce qui concerne la fameuse discussion politique), et je n'ai pas toujours eu la sensation que ce désaccord était volontaire, loin de là. Bien sûr, c'est un ressenti personnel, mais le positionnement du film m'a parfois vraiment paru douteux.)