Les encerclés

Jean-Claude est étudiant, avec Didier, à l'Ecole des Hautes Etudes Générales où Violaine, soeur de Didier, est professeur de sociologie. Ces jeunes appartiennent à cette haute bourgeoisie snobinarde jusque dans sa rigidité qui n'admet pas plus la contestation qu'un rot sonore à la fin d'un dîner. Jean-Claude et Didier sont à la veille de ces examens qui n'ont rien à voir avec les moments de vérité qu'impose un match de rugby. Pas de commune mesure entre les adversaires et pourtant ces profs, malgré leur insolente supériorité de spécialistes, sont des gens comme les autres. Violaine, plus jeune, maîtresse libérale de Jean-Claude, le prouve : ne lui offre-t-elle pas, pour son anniversaire, la « fille » dont il a envie. Il y aurait donc moyen de s'arranger. L'aumonier de l'Ecole ne pèse pas lourd en face d'une contradiction qui prend les réalités par en-bas. Mais il n'y a rien a faire : demain, après les examens, le cercle se refermera : cercle de la situation bourgeoise, du mariage bourgeois, de la famille bourgeoise. On n'y échappe pas, pas plus que le peuple, à un autre, niveau, n'échappe à la contrainte de la publicité qui lui fait acheter, sous des dizaines d'emballages différents, la même poudre à laver. Le cercle va se refermer définitivement si Jean-Claude, qui épouse Violaine, accepte du beau-père P.D.G. le contrat substantiel qui lui ouvrirait une carrière. Au cours d'une représentation théâtrale, Jean-Claude s'assimile aux acteurs : comme les autres il va « jouer » la comédie et, quand le rideau tombera, que sera-t-il resté de ses réactions juvéniles, de ses contestations d'homme libre. Il sort de sa poche le contrat qui ferait de lui un « encerclé » comme les autres, et le déchire. Coupez !

Source : © Fiches du Cinéma