Détails

Date de sortie FR

17 septembre 2025

Date de sortie US

3 octobre 2025

1ère sortie festival

16 février 2025

Budget

4.9 M€
Plus d'infos

Synopsis

Années 70. Depuis son village de haute-montagne, Jeanne, 15 ans, rêve de quitter l’orphelinat de son enfance et découvrir le monde. Fuguant vers la ville de lumières, elle trouve refuge dans un hangar. Au matin, lui apparaît la Reine des Neiges, éblouissante. Le hangar se révèle être un studio où se tourne un film adapté du conte. Cristina, la star, qui incarne la Reine, règne sans partage sur le plateau. Fascinée par cette femme cruelle au charme trouble, à la fois puissante et vulnérable, Jeanne devient sa protégée et sa confidente alors que le piège se referme sur elle. (Source : themoviedb)

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Commentaires (2)

  • avatar Mndnblgt
    18 / 20Le 12 Septembre 2025 à 19:33Mndnblgt

    Cruel, poétique, mystérieux, contemplatif... Ce film sera sans doute incompris, et pourtant mérite qu'on y prête attention : sa juste valeur pourrait être celle d'un bijou intemporel, una obra maestra, un classique du cinéma d'art.
    Lucie Hadzihalilovic parvient à nous captiver grâce à une écriture onirique, une mise en scène d'orfèvre, et surtout à nous faire ressentir fort l'aventure de Jeanne et sa relation avec la Reine des Neiges. Avec une juste distance pour nous faire percevoir le récit initiatique qui se cache derrière la mise en abîme de l'histoire, nous observons notre enfant intérieur, tantôt s'émerveiller, tantôt s'effrayer, tout en croyant de tout cœur en la grandeur de l'héroïne et au triomphe de son courage. On se laisse prendre au jeu du cinéma, qui nous montre le carton-pâte, la fiction en gros plan, et nous offre sa magie.
    Les actrices resplendissent d'émotion, la musique nous transporte autant que les silences, et toute l'action se déroule en finesse et en suggestion. Créer des énigmes, s'autoriser à jouer avec les codes, accoucher d'un objet esthétique dont le contenu est viscéral, profond, lointain, unique, c'est la marque de fabrique de cette cinéaste encore trop méconnue.
    Allez le voir les yeux grands ouverts.
    Une perle dans la glace... Immense coup de coeur. <3

  • avatar DaviDJ
    9 / 20Le 25 Novembre 2025 à 10:15DaviDJ

    La première chose qu’on peut dire, c’est que l’inspiration du film semble venir clairement d’images. La réalisatrice a sans doute relu le conte d’origine La Reine des Neiges, et cela lui a donné envie de filmer cette histoire, mais en la traitant de biais. On sent que c’est sa motivation première, puisque le travail le plus réussi du film est l’iconisation du personnage de Marion Cotillard. Ici encore, elle se fond parfaitement dans un nouvel univers et une nouvelle imagerie, fantastique et kitsch. C’est la grande réussite du film. On remarque aussi un travail particulier sur le son : les bruits de pas dans la neige ou sur la glace, les frottements des plumes du corbeau, tout cela est traité avec un soin immersif et précis. Même réussite du côté du décorum : robes, décors, accessoires, maquillages, et surtout reconstitution des années 80.
    En termes de réalisation, il y a aussi quelque chose d’astucieux et de saisissant dans l’usage des champs-contrechamps : la réalisatrice les détourne pour désarçonner le spectateur. Par exemple, elle oppose un plan de Marion Cotillard sur l’écran, déguisée en Reine des Neiges, éclatante, à un plan de Marion Cotillard dans la salle, brune et sombre, en train de visionner les rushs — un véritable face-à-face d’elle à elle, qui marche merveilleusement. Dans le même registre, un rêve du personnage principal la montre regardant par la fenêtre de la tour de glace. Champ : l’œil de la géante. Contrechamp : Marion Cotillard allongée sur un lit sur le plateau de tournage. On se demande si elle est minuscule dans le rêve, alors qu’en réalité c’est simplement un retour au tournage. Il y a énormément de jeux de ce type, conçus pour déstabiliser nos habitudes de grammaire cinématographique.

    Voilà pour le positif. Mais la réalité concrète du film est beaucoup moins enthousiasmante.

    C’est un film volontairement lent, très apprêté — et même, je dirais, chichiteux. Tout, absolument tout (les dialogues, les acteurs, les scènes), est hyper apprêté, consciencieux, solennel. C’est d’une lourdeur atroce. J’en suis arrivé à regarder certaines scènes en accéléré tant ce côté poseur de la mise en scène et de la direction d’acteur devenait insupportable.
    Le film est construit autour d’un mystère : qu’est-ce qui lie l’actrice à la jeune SDF ? Pourquoi l’une fascine-t-elle l’autre ? Pourquoi l’actrice est-elle fascinée par la fugueuse ? Tout cela se signale comme mystérieux, et pourtant rien n’est réellement captivant. On comprend très vite que la fugueuse a perdu sa mère et qu’elle se cherche une mère de substitution dans l’actrice. Et malgré cette évidence, le film se comporte comme s’il fallait tout un long récit pour nous le révéler. Quant aux comportements étranges de l’actrice envers la fugueuse, ils n’ont rien d’intrigant : ils paraissent simplement arbitraires et malsains. Cela culmine dans les scènes finales ridicules. C’est vraiment la conclusion la plus fade que l’on pouvait imaginer dans une telle dynamique entre une femme plus âgée et une plus jeune.
    Autre problème majeur : on ne croit pas à la réalité du film. Les premières scènes, très ancrées dans les années 80, laissent penser qu’on va avoir quelque chose de très incarné. Dès que Marion Cotillard apparaît, elle est mise en scène comme une apparition fantastique, ce qui initie un trouble, que le film ne parvient pas à maintenir. Le film ne parvient pas à lier réalisme et merveilleux : il reste dans un entre-deux abstrait, un espace flottant. Typiquement, les scènes sur le plateau de tournage ne sont jamais crédibles : ni les actrices, ni l'équipe technique, ni les maquilleuses. On ne croit pas une seconde qu’un vrai film est en train de se tourner. D’autant plus que les « scènes tournées » sont si manifestement irréalistes qu’elles ne pourraient jamais aboutir à un vrai long métrage : ce sont des prétextes pour créer des images. On est dans un pur film d’intentions, presque conceptuel. Enfin, on ne partage jamais la fascination de l’adolescente pour l’actrice. À nos yeux, l’actrice apparaît seulement comme une femme égocentrique et exécrable. L’iconisation reste totalement abstraite : elle ne produit pas de trouble, pas de magnétisme. Et pourtant, les actrices ne sont pas en cause : Marion Cotillard est très bien comme d'habitude, et la jeune actrice principale est excellente. Elle est juste, touchante, et son visage rend parfaitement la fascination, l’égarement, l’impression d’être toujours à côté. Mais malgré leur talent, le scénario est quasiment inexistant, et le film ne tient que par des intentions de mise en scène.

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