2021

Les rendez-vous du samedi

Un court-métrage de France Antonin Peretjatko
Ecrit par N-C
Avec N-C

Détails

Titre(s) alternatif(s)

Yellow Saturday

1ère sortie festival

22 juillet 2021
Sources
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Synopsis

La diplopie « se définit comme un trouble fonctionnel de la vision qui se
traduit par la perception de deux images pour un seul objet » (Clément
Chéroux). Antonin Peretjatko installe littéralement à l’image ce phénomène
de dissociation. Il marque ainsi un des enjeux des Rendez-vous du samedi : la
perception du mouvement de protestation dit des Gilets Jaunes, séquence
politique au très long cours et qui a nourri les médias, investis dans une
bataille sur le terrain de la représentation des manifestants. La rue avait
déjà sa place dans le fougueux La fille du 14 juillet. Ici, elle est le creuset d’un
pamphlet politique railleur et enlevé qui s’affirme comme un hommage au
Fond de l’air est rouge de Chris Marker. Si ce n’étaient quelques indices de
notre temps (le gilet jaune et l’uniforme policier), Les rendez-vous du samedi
pourrait avoir été tourné dans les années 70. Effrontément, le film entremêle
au récit des manifestations et de leur répression une ligne serpentine et
badine qui retrace les amourettes de son personnage, Pierre Bolex (dont le
nom prête à sourire). Nymphettes en mini shorts, James Bond Girls sur les
toits de Paris : le male gaze parfaitement anachronique est trop ostensible
pour être sérieux. Derrière ces femmes muettes surgies elles aussi de films
des années 70, renvoyées à leur sexe, femmes à l’époque évincées de l’écriture
de l’histoire insurrectionnelle, se devine une interrogation quant aux discours
d’autorité qui déterminent la légitimité des figures en lutte et confisquent la
parole à celles et ceux jugés indignes de porter des revendications politiques.
Les Rendez-vous du samedi tisse deux temps qui semblent étrangers l’un à
l’autre : Les Gilets Jaunes et le temps suspendu des confinements successifs,
pour mieux les inscrire dans une continuité politique. Alors, à l’insouciance
schizophrénique et amnésique, surjouée et bouffonne, répondent un retour
en images et un geste de cinéaste qui, parti filmé caméra 35 mm au poing
ces rendez-vous du samedi, dangereux et plus enfiévrés que des retrouvailles
amoureuses, use moins de la pellicule pour sa valeur esthétique que pour nous
dire avec ferveur : « j’y étais ». (Claire Lasolle)

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Casting

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