Enzo, 16 ans, est apprenti maçon à La Ciotat. Pressé par son père qui le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche à échapper au cadre confortable mais étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad, un collègue ukrainien, qu’Enzo va entrevoir un nouvel horizon. (Source : themoviedb)
Rôle principal
Rôle secondaire
Rôle secondaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Rôle tertiaire
Non renseigné
Merci à LN31 qui a créé cette fiche
Je vais sembler méchante, ce n'est pas volontaire parce que je n'ai rien contre l'intention du film qui était sûrement très bonne. Je prends aussi en compte le fait que Laurent Cantet (rip) soit décédé durant l'écriture du scénario ce qui explique sûrement beaucoup de choses.
Mais j'ai trouvé que le film souffrait de beaucoup trop de défauts. Déjà, un manque d'effort de mise en scène. Il n'y en a pas, tout simplement. Et je sais que c'est quelque chose qu'on retrouve souvent dans les films naturalistes, surtout français (c'est peut-être d'ailleurs en partie pour ça que j'ai du mal avec le cinéma français contemporain (en général bien sûr car il y a toujours de bonnes surprises)). Mais un manque de mise en scène, ça fait que déjà, au niveau de la forme, il n'y a rien, c'est juste des gens qu'on a filmés. Alors que mine de rien, une bonne réalisation ça peut déjà apporter énormément à un film et surtout, ça permet de faire ressortir les émotions quand il le faut. Mais bon, ça reste un choix donc je respecte, même si j'avoue que j'ai du mal à adhérer.
Mais un autre problème est le jeu d'acteur, ou la direction d'acteur, je ne sais pas trop. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas accroché à un seul personnage, pas parce qu'ils étaient inintéressants, mais parce que les acteurs manquaient sérieusement de charisme et de consistance dans leur jeu. Ils débitent leur texte, font un petit jeu de regard pour laisser croire qu'ils incarnent leur personnage, mais... C'est plat. À la limite, Pierfrancesco Pavino sort un peu du lot, il a quelques bonnes scènes.
Mais les autres n'ont pas suffisamment de palette (ou ne la montrent pas, peut-être en étant limités par la manière dont ils ont été dirigés), à commencer par Eloy Pohu dans le rôle principal, qui m'a fait penser à une sorte de sous-Paul Kircher (et je ne suis déjà pas la plus grande fan de ce dernier mais au moins, il donne de la vie à ses personnages et peut être vraiment touchant, ce que je n'ai pas ressenti chez Eloy Pihu).
Et l'écriture des personnages en elle-même n'est pas forcément mauvaise, on sent qu'il y a eu une vraie volonté de mettre en avant des personnages complexes et en souffrance pour lesquels on peut avoir de l'empathie, mais le développement d'Enzo est précipité, ça en devient peu crédible voire caricatural (je ne dis pas que ce genre de chose ne peut pas arriver mais là ça manque de subtilité), et le personnage de Vlad, le collègue ukrainien, aurait pu être très intéressant et profond mais n'est jamais exploré comme il se doit, servant plutôt de catalyseur à l'arc d'Enzo tout en subissant quelques revirements bizarres dans son écriture vers le milieu du film [spoiler] Initialement très ambigu avec Enzo tandis que ce dernier semble complètement inconscient de ce qui se passe, tout ça pour que le film change d'avis et fasse d'Enzo celui qui veut plus que de l'amitié tandis que Vlad se met à jouer la sainte-nitouche (oui c'était glauque ce que le film commençait à faire mais quitte à aborder ce sujet, autant assumer jusqu'au bout ou alors il faut modifier l'histoire dès le début) [/spoiler]. Quant aux autres personnages... J'ai bien aimé l'ami de Vlad, qui a bénéficié d'une ou deux bonnes scènes mais a été délaissé en cours de route. Mais sinon, le reste des personnages n'est pas développé, ce sont des pions dans le scénario, à part peut-être le père dans une certaine mesure.
Et par ailleurs, j'ai trouvé beaucoup de réactions peu réalistes, surtout là pour servir le scénario [spoiler] Par exemple le père qui panique parce que son fils ne rentre pas, et quand il parvient enfin à l'appeler c'est pour que monsieur le collègue de travail décroche, et le père, au bout de quelques secondes... se calme ? Accepte l'explication, comme ça, sans se dire que son fils est peut-être en danger ? Ah. Bon. Okédac. [/spoiler]
Et l'histoire. Je comprends l'idée, je comprends les parallèles que le film essaie de faire, où il veut en venir, mais c'est d'une très grande maladresse. Ça part à droite, à gauche, on ne sait plus où le film veut aller, il y a de l'idée mais on sent vraiment qu'il y a eu une fissure à un moment dans l'écriture du scénario (évidemment justifiée, mais Robin Campillo aurait quand même pu vérifier que tout collait).
Maintenant, je ne dis pas que le film est une catastrophe absolue mais, malheureusement, je ne peux pas non plus dire qu'il est bon. Bien sûr, c'est mon point de vue, il a trouvé son public malgré tout et tant mieux parce qu'il ne fait rien de mal et dit des choses qui se veulent importantes, mais j'ai vraiment eu beaucoup de mal.