Blue Velvet

Moins perché que les autres films de Lynch que j'ai vu, mais aussi plus ennuyeux. C'est lent, c'est long, Kyle MacLachlan a un jeu de robot et les autres acteurs surjouent, ça pullule d'ingrédients vus, vus et rerevus dans les productions du réalisateur... Un film peut-être plus abordable mais qui, du coup, n'a pas suscité la moindre curiosité chez moi.

Je l'ai trouvé assez sympa ce Blue Velvet, dommage qu'il traine un peu en longueur et qu'on ait pas une intrigue un peu plus développée.

Hum nul ^^

Un lynch un poil décevant... Je n'ai pas non plus retrouvé le mystère qui entoure d'habitude ses œuvres, bien qu'on puisse sentir l'avènement de thématiques qu'il reprendra plus tard dans des films (notamment Mulholland Drive sur la dualité autour de la sexualité, tantôt débridée, tantôt policée et l'effroi qui peut en découler).

J'ai plutôt apprécié le jeu des acteurs avec un MacLachlan qui m'a rappelé Dustin Hoffman dans The Graduate, tout pommé dans sa vie... Logique quand on voit que les deux films traitent de la même thématique (devenir adulte par le prisme de la découverte de la sexualité) et se [spoiler] terminent sur le même constat nihiliste et déchirant [/spoiler] .

Après, peut-être suis je passé à côté de quelque chose, mais les dialogues insoutenables et la banalité de l'intrigue m'ont passablement ennuyé.

La tension est palpable tout le long c'est incroyable. Les comédiens sont tous géniaux. C'est le plus accessible des Lynch que j'ai vu jusqu'ici. Toujours cette atmosphère saisissante mais tirant moins sur le cauchemardesque que 《 Lost highway 》 ou 《 Mullholland drive 》.

Déjà, je tiens à dire que l'affiche de ce film est magnifique. Non mais il faut le dire, on dirait un tableau, c'est très beau.

Bref, pour parler du film en lui-même. Je suis plutôt d'accord sur le fait qu'il soit long (ou plutôt lent) et qu'il ne soit probablement pas l'un des meilleurs Lynch, on n'est pas au niveau de Mulholland Drive.
Cela dit, je trouve quand même qu'il a beaucoup de qualités et plusieurs points qui peuvent justifier un visionnage !

L'histoire en elle-même est assez classique, un jeune homme tout ce qu'il y a de plus banal veut se faire sa petite escapade nocturne pour le plaisir des grands frissons et se retrouve mêlé à une affaire sordide qui va bien au-delà de tout ce qu'il avait imaginé, bon ça ne casse pas forcément trois pattes à un canard comme on dit.
Mais c'est du Lynch, et qui dit Lynch dit réalisation particulièrement soignée et pleine de symbolismes jusque dans le choix des couleurs. C'est ici beaucoup plus simple que dans d'autres de ses oeuvres, tout est relativement facile à comprendre (ce qui n'est pas un problème en soi), mais ça créé une atmosphère très particulière, notamment quand il s'agit des scènes au cabaret ou dans l'appartement de la fameuse Dorothy Vallens. Il y a un mélange de tension constante et de mélancolie profonde, presque poétique, qui éloigne le film d'un simple thriller comme on en voit des tas.
On retrouve d'ailleurs la patte expressionniste que j'avais déjà remarquée dans Eraserhead, en plus subtil évidemment mais ça donne vraiment quelque chose d'unique à l'oeuvre.
L'utilisation de la musique est également excellente, avec évidemment le titre phare, "Blue Velvet" de Bobby Vinton, qui participe d'autant plus à l'atmosphère du film, surtout quand il est chanté par Isabella Rossellini avec sa belle voix grave et pleine de tristesse.

Maintenant, je reconnais qu'il y a quelques maladresses et qu'on sent que Lynch expérimentait encore avec ce film, notamment dans l'écriture de certains personnages (je dirais que c'est particulièrement le cas en ce qui concerne l'antagoniste principal, Frank Booth, qui est un peu trop caricatural, même pour ce réalisateur).
Mais ce n'est pas le cas de tous, Dorothy en particulier est un personnage très poignant, et Jeffrey, bien que plus simple, est très intéressant dans son évolution.

Quant aux acteurs, c'est aussi assez inégal, encore une fois j'ai trouvé Isabella Rossellini parfaite, j'ai également beaucoup aimé Dean Stockwell qu'on ne voit que très peu mais dont le charisme rend son personnage mémorable malgré tout, Dennis Hopper s'en sort très bien malgré l'écriture un peu bancale de son rôle, mais j'ai eu un peu plus de mal avec Kyle MacLahlan, pas mauvais mais pas transcendant non plus, et surtout avec Laura Dern, qui semblait avoir un peu de mal à faire ressortir les émotions sans surjouer.

Mais dans l'ensemble, je dirais que sans être LE film à voir chez Lynch, c'est une expérience très intéressante et surtout, assez poignante si on prête vraiment attention au message (la fin peut d'ailleurs dérouter à première vue, mais c'est, à mes yeux, une excellente mise en lumière du comportement de la société face à l'horreur-c'est d'ailleurs intéressant car, sans spoiler l'un ou l'autre, ça m'a d'autant plus rappelé Eyes Wide Shut de Kubrick, que j'avais déjà rapproché de Mulholland Drive, ce n'est pas pour faire des comparaisons fumeuses mais c'est drôle de voir la ressemblance entre les deux réalisateurs dans leur manière de traiter de certaines thématiques). ​