Tant qu'il y aura des hommes

Les grands fauves rôdent dans ce film de soldats, qui parle in fine si peu de guerre. Il faut dire que l'aura de Burt Lancaster, Deborah Kerr et peut-être surtout de Montgomery Clift plane sur l'archipel hawaïen, dans cette veillée d'armes sur fond d'intrigues sentimentales. Alors, évidemment, on retiendra quelques moments iconiques, comme la scène de la plage ou la plus mémorable sonnerie aux morts de l'Histoire du cinéma. Mais Donna Reed et Franck Sinatra, oscars mérités dans un second rôle, sont loin d'être des faire-valoir et les duos et trios se font et se défont au gré des évolutions des personnages dans et en dehors de la base militaire. Et c'est sans doute avec l'attaque de Pearl Harbor que se cristallise le dessein patriotique de Zinnemann, alors que les intérêts et sentiments personnels cèdent le pas à l'appel de la Nation et au sacrifice pour une cause qui dépasse des soldats à la loyauté indéfectible.