La Ruée vers l'or

C'est mieux qu'un Derrick !

Un excellent film de Charlie Chaplin. La ruée vers l'or illustre bien des situations qui sont arrivées aux prospecteurs lors de leurs recherches au Klondike.
J'ai également beaucoup aimé la romance entre Charlot et Gloria. Ce personnage simple au bon cœur est vraiment touchant.
Pour information j'ai visionné la version de 1942, plus courte que l'originale, possédant une musique composée par Chaplin et une narration également assurée par ce dernier. À ce sujet, je serai curieux de savoir si la version de 1925 existe encore.

Pour répondre au commentaire d'au-dessus, la version de 1925 n'existe plus telle quelle, en revanche une restauration vient d'être faite pour une version qui se veut la plus proche possible de l'originale (Chaplin a tout fait pour faire disparaître cette dernière, mais plusieurs éléments ont pu fort heureusement être récupérés) ! J'ai la chance de sortir tout juste de mon cinéma qui la rediffusait.

Et quel plaisir de voir du Chaplin sur grand écran ! On ne se rend pas toujours compte d'à quel point les plans étaient travaillés, il y en a quelques-uns qui sont tout simplement magnifiques pour l'époque (notamment deux passages mettant en scène Charlot face au danseurs du club).

Pour le film en lui-même, j'avoue que des trois que j'ai vus (en entier) de Chaplin c'est celui que j'aime le moins pour l'instant (il faut dire que ce sera sûrement très compliqué de surpasser Les Lumières de la ville dans mon cœur), j'ai notamment trouvé la fin un peu décevante par rapport à ce à quoi il nous a habitués en terme de message et d'étude de la société.

Mais ça reste un très, très beau film, avec un Charlot qui est toujours aussi attachant, drôle et émouvant.
Chaplin était évidemment aussi grand acteur qu'il était un grand réalisateur, son personnage est si loufoque et pourtant si... humain. On sent qu'il avait une vraie tendresse pour ce rôle et ce qu'il représentait.

La mise en scène des différentes expériences d'un chercheur d'or, bien qu'évidemment caricaturale, met aussi bien en lumière l'ambiance mais aussi les difficultés de l'époque, on retrouve bien l'empathie de Chaplin pour les plus démunis et son attachement à la richesse du cœur plus qu'à celle du porte-monnaie.

Et les gags, bien que je n'ai pas autant ri que devant ses autres films, sont toujours très bien trouvés, j'ai eu quelques moments où j'ai dû me retenir pour ne pas éclater de rire dans la salle [spoiler] Le coup de l'âne qui débarque dans la cabane, le running gag des prospecteurs qui se font emporter par la tempête, Big Jim amnésique, le poulet, la cabane au bord du précipice... [/spoiler]
D'ailleurs, je tiens à souligner le jeu d'acteur de Mack Swain, qui est hilarant dans ce rôle et s'harmonise à merveille avec le jeu de Chaplin.

Finalement, c'est surtout le personnage féminin, Georgia, que j'ai moins aimé pour la morale qu'elle apporte à la fin... Ça m'a moins touchée que ce à quoi je m'attendais. On sent que Chaplin avait encore un peu de mal à pleinement s'affirmer en tant que cinéaste engagé, même si on en voit déjà beaucoup de prémices.

Mais dans l'ensemble, j'ai passé un très bon et beau moment. Je reste sur ma position, Charlie Chaplin, c'est une valeur sûre !