Deliver Me from Nowhere

Rien de bien marquant ici car le film manque d’ampleur romanesque. Le cinéaste multiplie les retours en arrière pendant deux heures pour montrer de façon trop didactique et systématique il veut en venir (Ils sont en noir et blanc pour qu’on se repère bien...). Son dispositif finit par lasser et le temps nous a paru bien long.

Intimiste et pudique, ce biopic s’attache à dévoiler une facette méconnue de Bruce Springsteen : celle de l’homme derrière la légende, en proie au doute et à la dépression, au moment même où sa carrière décolle. Le film parvient avec finesse à illustrer cette dualité entre la lumière du succès et l’ombre intérieure qu’elle projette.

Les flashbacks sur sa jeunesse répartis tout le long du film apportent une vraie profondeur émotionnelle. Cependant, le film pèche par une certaine retenue. J'aurais aimé voir plus de passages chantés, plus de musique, plus de souffle... L’ensemble reste un peu trop contemplatif, trop sage, là où la fureur et la passion de Bruce Springsteen appelaient peut-être à un autre traitement.

Bien aimé : ce n'est pas tant le portrait d'une rockstar qu'un film sur la famille, la dépression, et l'incapacité de se rendre heureux.

J'ai trouvé l'approche de ce film bien choisie aussi pour expliquer pourquoi Springsteen a eu par moment un parcours hors norme et a joué les outsiders, avec quelques anecdotes vraiment sympas, posées discrètement entre d'autres histoires de vie.

L'ensemble est plutôt bien filmé. En résumé, c'est un film qui parle de la vie d'un artiste, sans glorifier son œuvre, et ce léger décalage inattendu pour un biopic fait beaucoup de bien.